⊰ printemps 2023

⊰ Comment étais-tu lorsque tu étais étudiant•e ?

Irène Nevrakis, malgré son caractère rêveur et turbulent, était une élève douée, dotée d’une originalité incontestable, avec cette fâcheuse tendance à sortir des sentiers battus. Exercice risqué que de n’en faire qu’à sa tête, elle a conservé ses manuels scolaires. Pas un n’échappe aux multiples annotations de marge qu’elle y ajouta du temps de sa scolarité.

On l’a respectait pour ses qualités humaines, attentives aux plus jeunes, et ses étranges manières héritées de sa formation d’Oracle. D’aucuns la considéraient comme une fille étrange, terrifiante et imprévisible, surtout quand il ne la connaissait pas et qu’elle semblait déjà tout connaitre d’eux.

A l’aise dans les classes optionnelles, plus encore que dans le cursus général, on lui accorda un Retourneur de Temps pour suivre l’Arithmancie et l’Etudes des Moldus, en plus que la Divination ou encore l’Etude des Runes. Néanmoins, son don lui a joué des tours et on explique certaines variations dans ses résultats selon les caprices du Troisième Œil.

⊰ Quelles notes as-tu eu à tes ASPICs ?

Métamorphose OPTIMAL Sortilèges et Enchantements OPTIMAL Potions EFFORT EXCEPTIONNEL DCFM OPTIMAL Botanique ACCEPTABLE Histoire de la magie EFFORT EXCEPTIONNEL Divination OPTIMAL Astronomie EFFORT EXCEPTIONNEL Etudes des Runes OPTIMAL Arithmancie ACCEPTABLE Étude des Moldus OPTIMAL

⊰ Quels stages as-tu accompli lors de tes dernières années ? Était-ce en adéquation avec ton métier actuel ?

Point de stage pour celle qui n’était pas véritablement libre de ses engagements. Irène n’eut pas le loisir de découvrir les métiers conventionnels que lui offrait le monde des sorciers britanniques. Tout d’abord, elle tomba enceinte lors de sa sixième année et fit de sa période de stage un repos salutaire avant de mettre au monde son première enfant. Une année plus tard, elle se trouva à Delphes pour poursuivre ses activités d’Oracle, n’ayant aucun loisir que d’habiller son temps libre des vêtements de la Pythie.  

⊰ As-tu eu un échange ou une correspondance scolaire ?

Irène n’eut pas le loisir de partir dans une autre école pour faire ses classes. Elle n’endossa pas non plus le rôle de correspondante scolaire. En revanche, de par la renommée de ses obligations d’Oracle, elle recevait  - et reçoit toujours - beaucoup de courriers, essentiellement grecs d’abord, puis venants de contrées de plus en plus lointaines. Certains lui confient leurs tristesses, d’autres confessent leurs débordements, plusieurs lui adressent leurs espoirs…

Irène a toujours pris le temps de répondre une à une à ces lettres qui ne lui réclament pas toujours des prophéties mais qui se tournent vers elle pour être conseillé et consolé. Elle s’y adonne avec sérieux, lettre après lettre, tâchant d’apporter un peu de sagesse à ceux qui lui demande de l’aide. Avec une grande humilité, peu connaissent cette partie difficile et besogneuse de son travail d’Oracle…

μορφή. Ses minces narines trésaillent. Le vent d’Heraklion apporte à ses narines les fragrances discrètes d’olive et d’amande, venues tout droit des longues boucles de sa mère qui se balance comme des vagues d’ébènes sur un rivage invisible. L’infante est venue au monde depuis plusieurs jours déjà et, pourtant, son corps soulevé par de profondes inspirations ne s’éveille pas au monde. Coincée aux frontières du voile, elle est source de l’angoisse de ses parents, petit miracle d’un couple infertile, resté dans les bras de Morphée aux premiers jours de sa vie. Leur attente désespérée arrive à sa dernière extrémité : le silence de la chambre d’enfant se brise dans un premier cri de vie.

Κασσάνδρα. Jeune enfant étrange, Irène Nevrakis peine à satisfaire les ambitions de ses parents. Précepteur après précepteur fuient leur pupille avec la même mine effarée et le teint marqué par la vue de la mort elle-même. Sans le savoir, la petite sorcière parle de choses qu’elle n’est censée connaitre, de maladies dont elle est ignorante, de présages que personne n’est censé voir.  Ceux qui l’ont mise au monde ne croit pas à ces histoires, et la prennent d’abord pour une enfant difficile. Un Oracle dans la famille tiendrait du Miracle, et l’on se dit que les contes ont dû influencer le comportement de l’héritière. Attachante, Irène n’est pas punie durement, mais on la réprimande pour ce qu’elle ne peut nier. L’innocente s’en trouvera attachée à cultiver davantage de justice en ce bas-monde.

Ἰοκάστη. Le fossé s’écarte entre la fille et ceux qui la voit grandir. Non que ce beau monde soit incompatible par nature, mais Irène, vieille d’une dizaine d’années, est plus indiscrète qu’attentive, plus rêveuse que bûcheuse, et son regard se perd naturellement dans les profondeurs abyssales du monde céleste. Nuit et jour, elle est attirée par l’invisible et l’indicible, et des crises épuisent son corps lorsque le voile s’entrouvre sur le monde des vivants. Quelques joies font rire son enfance : son amitié avec son cousin Maximilien avec qui elle joue aux jeux antiques de la marmite ou de la mouche de bronze, le soin qu’elle apporte au dernier né de la famille, Thaddeus, comme s’il avait été son propre frère… Les parents veillent comme la Sphinge gardait Thèbes, et on élève l’avenir Nevrakis avec rigueur, estompée par le vent chaud venu de la Mer Égée.

Ὀδύσσεια. S’en remettra-t-elle un jour ? A peine venu les premiers jours de l’adolescence, on l’envoie par-delà les mers, loin de ceux qu’elle aime. Ni précepteur ni nourrice ne l’accompagne. C’est un passage obligé, un acte de contrition d’une famille bénie par la présence d’un Oracle. Irène est envoyée à Delphes, seule, bien qu’en grande escorte, encore jeune et pure, l’esprit disponible pour devenir le temple de la parole d’Apollon, le Dieu conducteur des Muses. La vieille Pythie cherche sa suite tandis que sa clairvoyance s’estompe. Irène est effrayée, emportée de force en dehors de son monde pour s’initier aux mystères de la divination grecque. Elle boit à la Fontaine de Castalie, oublie son propre anniversaire, et son regard aperçoit pour la première fois le voile subtil de l’au-delà…

Ἀφροδίτη. C’est une jeune femme ravissante, vêtue d’un chiton immaculé surmonté d’un chlamyde pourpre, abat sa main sur la porte du manoir d’Edinburgh. Un peu en dehors de la ville, là où quelques Abraxans se reposent dans une écurie, on ne s’attendait pas à revoir ce visage familier, presqu’oublié. Il y a quelque chose qui a changé en Irène Nevrakis, revenue de Delphes après 4 ans d’éducation rigoureuse, comme de retour d’un pensionnat lointain et mystérieux. Quelques semaines la séparent de son entrée à Poudlard, et elle retrouve ses cousins avec une certaine distance. Pourtant, elle est solitaire, énigmatique… Parfois, on l’observe écouter des voix inconnues. La tenir loin des siens l’a rendue étrange, et l’adolescente doit réapprendre à vivre en société, l’âme chargée des mystères d’Apollon.

Ράβενκλοου. Le curieux chapeau qui appartint un temps au courageux Gryffondor est unanime : Irène Nevrakis se destine à la maison Serdaigle. C’est devenu une tradition familiale mais cette énergumène ne semble pas faite du même bois que ses aïeux. On la sent ailleurs, distraite par des visions éthérées, son humeur instable et sa curieuse façon de voir la réalité. Pourtant, dans la Tour des Aigles, là où les érudits croisent les rêveurs, on lui trouve une place, et elle se découvre une nouvelle famille. Parfois, elle danse sur le parquet circulaire de la Salle Commune, s’enferme dans le silence contemplatif de la salle d’astronomie ou explore avec délectation les livres de la bibliothèque. Le soir, elle s’installe près de la cheminée de Serdaigle et raconte des légendes grecques aux étudiants plus jeunes.

ἐπίκληρος. La fascination de la famille Nevrakis pour l’Oracle d’Apollon se heurte à la pérennité de leur prestige. Irène est la seule enfant de 1er rang, et c’est une fille, incapable de transmettre son nom. Maximilien, son cousin, devient l’héritier tout désigné et on cherche à conduire une alliance profitable. La jeune femme, pas encore diplômée, éconduit les prétendants, un à un, persuadée que sa vie est dédiée à Delphes, à ses augures et à un célibat offert à Apollon. Au nom d’une tradition antique, ses parents forcent le mariage de la Prophétesse : elle épousera le mâle le plus proche de son père selon la généalogie. Les cousins – entretenant une amitié fusionnelle malgré des convictions contradictoires – sont aussi mal assortis que forcés à se dire oui…

Δημήτηρ. Orion pousse ses premiers pleurs. Sa mère n’a que 24 ans et elle n’a eut d’autres choix que de quitter un temps l’école pour mettre au monde l’ainé de ses enfants, première constellation qui allait faire son bonheur. Sa vie change, pour la deuxième fois, et elle découvre l’attachement organique, aussi fort que les racines des montagnes sous la surface, d’un parent pour sa progéniture. Peu à peu, Irène connait aussi un deuil, celui des choix de ses parents, de son enfance à son exil, de la Grèce à Poudlard, de la nécessité de solidifié une famille autour d’un art de vivre, celui des Nevrakis. C’est en voyant ce petit être, sa rédemption, qu’elle apprend à cultiver la Liberté… La Pythie est en âge de faire ses propres choix.

Περσεφόνη. Quelque chose s’est éteint dans la Maison Nevrakis. Celle qui fut sa Reine, sa mère, a traversé le chemin tenu qui traverse le voile du monde. La nouvelle a été soudaine, et celle qui est à peine mère vient de perdre la sienne. Cela a sans doute influencé Irène qui prend ses distances avec son premier né, métamorphomage, pensant le préserver de la douleur de la perte qui l’a poignardée au creux de l’estomac. Est-ce pour cela qu’Orion est le plus indépendant de tous ? Peut-être, et voilà Maximilien forcé de s’investir davantage dans l’éducation de l’enfant, transmettant la fermeté et l’ambition du nom qu’ils portent. Irène aime la chair de sa chair et, prenant quelques distances, elle croit le protéger de la peine et de la misère de la vie humaine.

Πυθία. N’est pas Oracle du Dieu Apollon celle qui escompte vivre une vie paisible. Alors que son mari ancre ses pieds dans le pragmatisme et la raison, incarnant la rigueur du quotidien, Irène vit une existence bien loin des considérations de ses pairs. Voyageuse des rêves et interprète du destin, elle se doit de se tenir mensuellement au centre du monde, là où se dressait jadis le Temple d’Apollon Delphien, pour rendre aux mortels les volontés d’au-delà du ciel. On se presse pour consulter la Pythie et on lui rend des honneurs de légende. Seuls les sorciers connaissent désormais ses augures. Mais c’est un sacerdoce, tandis que grandit en elle la graine qui donnera une première fleur. Lyra viendra au monde sous peu, apportant la candeur que n'a pas son frère, apportant la fraicheur nécessaire à une maison bien masculine…

Ὀρφεύς. Ses ainés ne profitent pas de leur mère autant que pouvait l'espérer de jeunes enfants. Perdue dans le deuil interminable de sa propre génitrice, occupée à prophétiser l’avenir, écrivant son premier livre, parcourant la terre des Hommes en véritable curiosité… Irène Nevrakis donnent son amour maternel avec parcimonie, et ses enfants sont encore si petits. Mais l’âge rattrape son cours inexorable. Un mois d’hiver, on porte à la Pythie une offrande : un Miroir du Riséd. Ses yeux le contemplent et elle y revoit sa mère. Le rêve est douloureux, et elle manque de s’y perdre. Le choc termine son deuil et enfin la clairvoyance touche sa propre vie : elle doit retourner parmi les siens !

Ἀριστοφάνης. Les rires habitent la maison. Lyra commence à parler, Orion est déjà sérieux, et Maximilien retrouve la quiétude de son mariage. Sans le vouloir, la mère a laissé sa famille nourrir un sentiment de solitude sans sa présence fantasque. Désormais, elle se fait plus présente, plus câline, plus quotidienne… Ses premiers livres de Divination n’en sont que plus excellents, et les officiels du Ministère britanniques la convainc de conserver certaines prophéties dans les entrailles de Londres. Elle accepte, prenant quelques distances avec les traditions de Delphes, mais qu’importe… Servir la Cité est l’honneur des Nevrakis. Du prestige, l’héritière de la Pythie connait la respectabilité et se doit de prendre part aux mondanités de la bonne société anglaise. Elle les rend amusantes à ses enfants, tout en se tenant face aux décideurs, elle qui fuit pourtant ce genre de salamalecs. De ce qu’elle en sait, c’est important pour Maximilien, pour sa marmaille et pour leur avenir, alors elle s’y plie. Ne s’est-il pas sacrifié pour qu’elle connaisse la liberté ?

Δαμιανός.  Il tire la langue et sa mère lui répond avec une grimace. Physique de son père, tempérament espiègle de sa mère, Damian est le troisième enfant, deuxième garçon, et sans doute celui en qui Irène se reconnait le plus. Elle entretient un lien privilégié, semblable à une amitié. Irène lui passe tout, ou presque, et l’enfant peut expérimenter davantage son libre arbitre. De là viendrait-elle sa confiance ? La matriarche poursuivit une tradition, celui de nourrir sa progéniture d’histoires sur le monde grec. En tant qu’initiée aux mystères d’Apollon, elle est un puit de science qui transmet ses connaissances avec pédagogie et qui se plie volontairement  à l’éducation rigoureuse que souhaite Maximilien pour ses héritiers. L’implication d’Irène seulement à un prix : la discipline de l’Oracle est dure et elle fait peser sur les épaules de Damian ses propres ambitions. Serait-elle finalement plus exigeante encore que son mari derrière sa volubilité manifeste ? Irène est ambivalente : légère et fantasque, elle ne se le permet qu’une fois le travail rigoureusement accompli. Ses enfants commencent à le comprendre : la Pythie ne l’est pas par hasard et leurs parents ne se sont pas unis sans raison…  

Ἥφαιστος. Les nuages noirs se pressent dans le ciel d’Edinburgh, et la foudre semble fouetter la mer comme si Zeus lui-même punissait son frère. Pas une goutte de pluie ne tombe du plafond céleste dont on a caché les étoiles derrière l’orage. Occupée à coiffer sa chevelure sombre, Irène Nevrakis est prise d’une vision. Mais rien ne se passe normalement, si on peut qualifier ainsi l’art divinatoire. On en ignore la raison et la prophétie semble funeste. Elle est seule, les yeux révulsés, l’esprit exalté par le souffle delphien,  et prédit un grand Mal. La prophétie sera conservée dans les salles ministérielles, mais pour l’heure les vents grondent encore au travers des fenêtres et de la cheminée de la demeure des Nevrakis. Des hurlements la sortent de force de ses visions, l’extrayant avec violence de sa torpeur pythique, et la mère se précipite vers la source de l’horreur. Ses yeux se portent sur son mari aux chevets de l’enfant brûlé. Sohan, le dernier né, première victime des talents de sa mère. Il ne le saura jamais, mais voilà que l’Oracle se sent comptable et coupable de ce traumatisme. Elle fera du dernier né le plus protégé, sans doute le plus étouffé aussi, celui qu’elle gardera plus près d’elle encore que les trois premiers, le seul pour lequel elle est une mère des premiers jours jusqu’au dernier.

Ἑρμῆς. Ses enfants ont grandi bien plus rapidement que ce qu’elle aurait espéré. Avec l’âge adulte, chacun d’entre eux a commencé à tracer son propre chemin. Si Damian et Sohan épargnent à leurs parents l’après-Poudlard - pour le moment - Orion et Lyra ont pris leur envol. Bien qu’Irène et Maximilien soient des gens aimants, ils n’en demeurent pas moins les gardiens du temple ancestral que constitue la famille Nevrakis. Conformément aux anciens usages, la question de la sexualité de leurs enfants les préoccupent : si l’homosexualité est acceptée comme distraction ou comme actes d’éducation, elle ne fonde pas de mariage ni de descendance. Or voilà la vocation d’un garçon : transmettre son nom, son talent, sa pureté – non en tant qu’idéal mais en tant qu’héritage… Intransigeants, Irène et son mari sont tournés vers l’avenir de leur maison et nul enfant ne peut échapper à ses devoirs par l'aveuglément d'Eros. Si la sagesse abandonne les Nevrakis, qui en sera le gardien ? Nulle échappatoire face à la gloire, sinon la tragédie…

pseudo ⊰ pseudo, prénom et pronom associé.
âge ⊰ 28 ans
type de personnage ⊰ scénario de @Damian Nevrakis
sortilège et potion préférés ⊰ Failamalle et Felix Felicis
tu es venu sur Hogwarts Legacy grâce à... ⊰ il y a bien longtemps, dans une galaxie très très lointaine... (je ne me souviens plus)
autre chose à dire ⊰ Dehors, c'est un monde de dégénérés.