⊰ printemps 2023

«  Moi professeur ! » dit-il en levant la main alors que des groupes étant en train de se former pour un projet les obligeant à être «  à deux ». Il se portait volontaire pour rejoindre la froide Van Slager. Lance n’allait pas passer à côté d’une occasion pareille. Elle semblait si inaccessible, levant les yeux aux ciels dès qu’il lui lançait un «  hey » enjôleur. Mais cette fois elle ne pourrait pas y couper. Il imaginait mal Nyx allait à l’encontre de l’autorité de l’école et refuser ce partenariat. Que ça lui plaise ou non, elle devrait donc faire avec sa présence. Fier de son coup, Lance attrapa ses affaires et se lever pour aller s’assoir à côté d’elle comme on venait de lui demander. «  Salut » dit-il d’un ton joyeux, ne cessant de sourire. «  Ça va être méga chouette de faire équipe. » Si on en croyait l’expression de Lance oui. A en croire l’expression de Nyx, on pouvait facilement penser qu’elle préférait s’arracher elle-même les yeux avec une petite cuillère. «  Alors on procède comment ? »

« Moi professeur ! » Nyx releva les yeux vers le courageux qui souhaitait faire équipe avec elle. Lance Rosenberg, irritable séducteur qu’elle prenait un malin plaisir à repousser à chacune de ses avances. Il était pourtant plaisant à regarder et son cruor pur était irrémédiablement un atout majeur à son arc, mais jouer l’indifférence pour l’appâter davantage et le voir s’évertuer à la séduire était encore plus divertissant.

Alors qu’il la salua en s’asseyant à ses côtés, elle ne lui daigna même pas une œillade. « Ça va être méga chouette de faire équipe. » A l’air enthousiaste qui peignait les traits du griffon, elle se maudit de s’être inscrite à ce projet de sortilège inter-année. L’idée était pourtant alléchante, pour une fois qu’elle pourrait s’exercer à de vrais sortilèges, digne de ses capacités - car ceux qu’elle apprenait en troisième année était bien trop facile et puéril à ses yeux - alors elle avait foncé sur l’opportunité. A présent qu’elle devait faire équipe avec l’énergumène Rosenberg, l’aubaine lui sembla bien moins plaisante.

« Alors on procède comment ? » Elle tourna enfin la tête dans sa direction, le jugeant en un regard. Yeux plissés, elle l’inspecta de haut en bas. Était-il seulement à la hauteur de ce cours ? « Tu restes là, en silence, et moi je m’entraine. Ça te va ? » Elle agrippa sa baguette en bois d’if posé sur le pupitre et planta son coude sur la table, bras levé. L’artéfact virevolta entre ses doigts, alors qu’elle planta ses pupilles sur le lion, brillant d’un éclat diabolique. « A moins que tu ne préfères jouer au cobaye ? »

Jouant avec le bois entre ses doigts, sourcil arqué, elle attendit de voir ce qu’il avait dans le ventre. Parfaitement au courant que ses derniers mots pouvaient être interprétés d’une toute autre manière. Et elle serait bien surprise si ce dragueur invétéré ne fonçait pas droit dans la perche qu’elle lui tendait.

Nyx le regarda de haut en bas et Lance eut l’impression d’être passé aux rayon y, ce truc chez les Moldus qui voit l’intérieur de vous-même. Aussi par reflexe il porta ses mains à son entrejambe pour cacher ses parties intime. Ce qui était ridicule quand on y pense parce que le Rosenberg se dessapé facilement, n’ayant aucun problème avec son corps. Sauf que là c’était différent, comme si elle sondé son âme. Il aimait autant que possible garder le contrôle de sa virilité. Il voulait bien tout vendre au diable mais pas ça !

« Tu restes là, en silence, et moi je m’entraine. Ça te va ? »
«  Euh… Si j’te dis non tu m’embrasse ? »

Qui ne tente rien n’a rien, un des dictons préféré de Lance qui préféré mille fois foncé tête baisser dans un mur que rester à l’arrêt dans la bagnole. Les blessures ça guérit, l’ennui ça vous tue à petit feu. Il vaut mieux cent fois mieux les remord que les regrées. «  Rester là sans rien faire c’est pas vraiment la définition que j’ai de «  faire équipe » ». Il pouvait peut-être lui prêté un dictionnaire pour qu’elle regarde par elle même. Nyx était effrayante. Littéralement !

Il savait qu’une première année avait pissé dans sa culotte juste parce qu’elle avait pris sa place lors d’un repas à la grande salle, et que Nyx s’était adressé à elle. Plein d’élèves changeait de couloir en la croisant. Malgré ça, n’avait pas peur. Non. Loin de là. Il trouvait tout cela très excitant. On le sait tous. Dans les histoires, les plus intéressants se sont toujours les méchants. Nyx était Fascinante. Comme le feu qu’on regarde crépité dans la cheminé, à lui tout seul il est suffisant pour vous divertir.

. «  Partant ! » répliqua-t-il du tact au tact sans même y réfléchir. Le Choixpeau n’avait même pas eu besoin de se poser sur sa tête pour qu’il énonce fortement «  GRYFFONDOR ». Lance était la parfaite représentation de cette maison : courageux, téméraire. Certain dirait fou et inconscient. «  J’peux écrire mon testament avant qu’on commence ? » Tout condamné à mort y avait droit non ? Sans même attendre la répondre de la Serpentard, il attrapa une plume et un parchemin et commença à rédigeait le dit document, au moins ça l’occuperait.

« Euh… Si j’te dis non tu m'embrasses ? » Lance ne manquait pas d’audace, mais il pouvait repasser en ce qui concernait les bonnes manières… Pour un sang-pur, elle lui aurait imaginé un peu plus de tenu et de bienséance. Peut-être allait-elle devoir revoir sa liste de prétendant au poste de mari… Pour autant, rien ne l’empêchait de s’amuser un peu avec sa proie. « Et si je te dis oui, j’ai le droit d’arracher ta langue ? » Un petit sourire mesquin vint fendre ses lèvres. Qu’il était plaisant de jouer à faire peur aux autres.

« Rester là sans rien faire c’est pas vraiment la définition que j’ai de “ faire équipe ”. » Pour autant le lion ne lâcha pas l’affaire, bien décidé à respecter la volonté de son professeur. Aussi, l’autrichienne soupira. Lance commençait déjà à l’agacer. Mais elle était coincée par l’exercice imposé par l’enseignant et dut se résigner à faire équipe avec le gryffondor. « Tu parles déjà trop… Ta langue ne fera pas long feu ! »

Et l’idée de le faire souffrir anima une flamme en elle. Alors elle se mit à jouer avec sa baguette, les yeux rivés sur l’intrépide face à elle. Nyx lui proposa d’être son cobaye. Un test pour voir s’il se débinerait ou, au contraire, se révèlerait plus intéressant qu’elle ne l’aurait cru. Et il n’en fallut pas plus au fou pour plonger tête baissée. Si la surprise l’effleura de le voir répondre sans même prendre le temps de la réflexion, elle n’en montra rien. Au moins, l’audace de Lance était appréciable. Nyx ne tolérait pas les faibles et les lâches. Le coin de ses lèvres frémissa, comme si elle retenait un sourire de poindre le bout de son nez à l’idée qu’il soit si téméraire. Le jeu serait finalement plus captivant. « J’peux écrire mon testament avant qu’on commence ? » Aucune réaction de la part de l’autrichienne. De toute manière, il ne lui en laissa pas le temps puisqu’il commençait déjà à l’écrire.

Alors la rouquine se tourna vers leur professeur et leva la main avant d’être interrogée. « Peut-on revoir les sortilèges Bombarda et Confringo, professeur ? Je ne suis pas certaine d’avoir bien compris la subtilité des deux… » Autant mettre un peu de pression au jeune Rosenberg. Pendant que l’enseignant s’attela à leur expliquer le fonctionnement de ces enchantements, Nyx reporta son attention sur le rouge et or. Ses lèvres s’étiraient en un sourire sadique, alors qu’elle se rendit compte que, finalement, ce cours en binôme était une bonne idée. « J’espère que tu m’auras léguer quelque chose. »

Lance pencha sa tête sur le côté d'un air perplexe, essayant de déterminé si elle était sérieuse ou si elle plaisantait. Arracher sa langue ? Voilà qui est charmant. Si elle comptait l'effrayer c'était peine perdu. Il n'avait peur de rien.

«  Et si on gardait ça pour une prochaine fois ? » dit-il sans se laissait démonté. Ce rouler des patins en plein cours n’était pas vraiment quelque chose qui allait les aider à réussir ce devoir. Pas qu’il soudainement devenu une élève modèle, mais son grand frère faisait partit du corps enseignant, le Rosenberg essayer de ne pas dépasser les bornes. Dans le cas présent il était bien décidé à participé au devoir et non à rester planter là à regarder sa coéquipière faire tout le travail, comme s’il était un cafard sous sa chaussure nuisant à son intelligence.

«  Je vois qu’elle t’obsède » lançât-il alors qu’elle remettait sa langue sur le tapis, le traitant de bavard. Ça se voit qu’elle côtoyait peu d’élèves. Beaucoup l’était beaucoup plus que lui. Beaucoup étaient aussi moins… inconscient ! Il fallait l’être un peu pour se lancer ainsi dans ce partenariat avec Nyx. Oui et non. Cette fille était intéressante et à ses côté il était certain de pas s’ennuyer. Qu’est-ce que ça pouvait bien faire s’il était un peu égratigner ? Les pires cicatrices ne sont pas celle du corps à ce qu’il parait. Pour s’amuser et s’occupé, il commença à rédigeait un testament. Nyx leva alors la main pour être interrogeait par leur professeur. Est-ce qu’elle comptait le lâcher ? Il leva un sourcil interrogateur et se mit à rire en entendant la suite. Cette fille là était intelligente et futée. Maligne et un tantinet sadique. Il y avait pas à dire : elle lui plaisait beaucoup !

«  C’est le moment où je suis censé me mettre à trembler, bégayer et faire machine arrière à l’idée qu’on fasse équipe ? » demanda-t-il avec un sourire amusé.

«  Ça n’arrivera pas. Désolé de casser l’ambiance  » Il fit glisser la feuille vers Nyx. Une seule chose était écrite dessus «  Je légue mon cœur à Nyx van Slager » Comme il était certain qu’elle prendra ça au sens propre du therme et non dans le sens romantique, il ajouta à haute voix. «  Tu peux préparer le scalpel. » Il parait que quand on joue avec le feu on se brûle, mais avez-vous déjà observé des flammes ? Avez-vous déjà été absorbé par ce spectacle que le feu offre ? Sa couleur. Sa beauté. Autant que Nyx, princesse des ténèbres. Lance n’avait pas peur, il était fasciner. Ce qui émaner d’elle.  

« Je vois qu’elle t’obsède. » Nyx roula des yeux à sa remarque. Elle savait pertinemment que parler de sa langue ne ferait qu'attiser le félin. Ça avait même été le but. Mais elle mettait un point d’honneur à jouer l'inaccessible. Ce n’était pas une aventure qu’elle recherchait auprès de ces sang-purs, mais bien un mari. Alors elle devait tout mettre en œuvre pour gagner leur cœur et non juste leur entrejambe. Et elle était persuadée que se faire désirer était la clé. Ou bien n’était-ce que son instinct de traqueuse qui s’éveillait. Après tout… jouer et prendre le temps d’attraper sa proie était son plaisir favori. « Autant qu’un nuisible qu’il me tarde d’écraser. »

Après avoir demandé au professeur de revoir des sortilèges explosifs qui s'avèreraient bien plus violents si elle devait les utiliser sur Lance - espérant ainsi flanquer une sacré frousse au griffon - son camarade ne se démonta pas. « C’est le moment où je suis censé me mettre à trembler, bégayer et faire machine arrière à l’idée qu’on fasse équipe ? » De ce sourire amusé collé sur les lèvres du rouge et or qui fit serrer les dents à la vipère. « Ça n’arrivera pas. Désolé de casser l’ambiance. » Le coude posé sur le pupitre, bras levé, elle posa sa tête dans le creux de sa main - sa baguette toujours maintenue entre ses phalanges - et planta son regard sur l’insolent. « Oh non, je prépare juste le terrain de chasse. »

Alors, les yeux de l’autrichienne suivirent avec lenteur le papier qu’il glissa jusqu’à elle. Huit petits mots étaient inscrits dessus : “Je lègue mon cœur à Nyx van Slager”. Il aimait vivre dangereusement l’effronté. Car le lui arracher, elle en aurait été pleinement capable et il n’aurait pas été le premier. Littéralement parlant. « Tu peux préparer le scalpel. » Lance n’avait pas froid aux yeux. Sa témérité relevait presque de la folie et étonnamment Nyx aimait ça ; autant qu’elle puisse apprécier quelque chose… Soudain, la rouquine pouffa. « Tu m’as prise pour une médicomage ? Un scalpel c’est bien trop soigné et minutieux... » Lentement, elle s’avança jusqu’au garçon et glissa son visage à côté du sien, laissant son souffle chaud s’écraser contre son oreille. « Je connais mille et une façons de te l’arracher et elles sont toutes aussi brutales et barbares que lentes et agonisantes… » Elle s’éloigna du lion, quittant cette proximité furtive, avant de prendre appui sur la table et de se lever de sa chaise. Elle tendit la main vers l’extérieur pour l’inviter à la suivre. « Prêt pour l’exercice ? » De ce sourire vicieux qui ne décollait plus de son visage de poupée.

Lance aurait presque attraper des pop corn, tellement il se délecte de chacun de ses mots. Nyx avait une répartie vraiment hallucinante. Fascinante ! S’il n’avait pas la langue dans sa poche – dans tout les sens du terme ! - , la demoiselle était à un niveau au dessus du sien. Rien ne semblait la déstabilisé, elle avait toujours la bonne répartie, le genre de réponse qui reste en mémoire. Génialissime ! Lance pourtant lui aussi n’était pas en reste, les mots venaient tout seul quand il s’agissait d’elle. Comme s’ils se renvoyaient la balle, leur geste étant parfaitement coordonné. Du tact au tact. Il n’y avait aucun temps mort. Leur danse verbale était rythmé et passionnante. Lance se régaler et passait un excellent moment. Il n’en fallait pas plus pour le rendre heureux et le divertir.  

« Je connais mille et une façons de te l’arracher et elles sont toutes aussi brutales et barbares que lentes et agonisantes… » Lance devait sans aucun doute être maso pour sentir une vague de chaleur l’envahir alors qu’il sentait le souffle chaud de Nyx dans son oreille, loin d’être effrayer par ses menaces, presque excité par autant de sauvagerie. Il dût se faire violence pour chasser la vision d’une Nyx à califourchon sur ses genoux en train de l’enchainer, qui commençait à s’immiscer dans son esprit. Cette fille n’était pas commune mais le danger avec toujours eu le don de l’attiré. C’était plus fort que lui et une chose était sûre, il n’y avait pas plus dangereux que Nyx Van Slager ! «  Prêt. Je le lance en premier sur toi ?  » Ce n’était pas ce qui était prévu au programme ? Et pourquoi pas ? Il avait déjà vu qu’elle aimait «  donner », voyons voir si elle aimait recevoir. Voyons voir si elle était courageuse que lui.