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  • Les événements du Bal de Poudlard ne sont pas passés inaperçus. Les sorciers présents ont été témoins d’un drôle d’événement : un étudiant de septième année a chamboulé ce rendez-vous bon enfant en maitrisant sans l’aide de sa baguette le vent. Le vent ! Oubliés par l’histoire et relégués aux contes pour enfants, les sorciers élémentaires refont surface. Ignorant les questions des journalistes, le Ministère reste flou sur l’incident de Poudlard mais la rumeur court désormais : la Magie Élémentaire annonce son grand retour.

    ⊰ printemps 2023

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    Anthéa Nevrakis
    Anthéa Nevrakis
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    ⊰ Âge : 24 ans le 31 décembre
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    ⊰ Aparecium : My heart is bleeding out, now I'm dangerous - Deacon Wilson 6tj1

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    My heart is bleeding out, now I'm dangerous


    Bureau du concierge _ 14.04.23

    Cela faisait maintenant trois semaines depuis son agression et pourtant, l’une des premières choses après celle-ci qu’elle avait ressenti le besoin de faire fut ce petit geste répétitif qu’elle s’obligeait à faire chaque matin et chaque soir depuis 4 ans. La jeune femme avait voulu courir des le lever soleil mais avec son genou en rémission et sa terreur, elle avait du demander à quelqu'un de confiance de lui apporter sa potion plutôt que d'y aller elle-même. La douleur des os se ressoudant n'avait rien d'enviable. Et par Merlin, que cela avait été douloureux. Moins que ce sort impardonnable qui lui avait donné envie de mourir tant il semblait interminable, moins que la peur qui lui tiraillait les entrailles depuis, mais ce n’était clairement pas agréable et elle n’avait eu aucune honte à pleurer. Qui aurait pu la juger au vu de la situation ? À part elle-même ?

    Elle était faible. Elle, qui avait toujours mis un point d’honneur à s’enquérir de la sécurité des siens, avait compris quelque chose d’important depuis cette sombre nuit qui lui donnait des cauchemars : en restant aussi vulnérable, elle mettait les siens en danger. Sa sécurité assurait par extension celle de ceux qu’elle aimait. Et cela la rongeait. Quand bien même elle aurait aimé oublier, elle ressassait sans cesse les évènements de cette nuit. Aujourd’hui encore, elle en tremblait et elle savait que les mois qui arrivaient seraient faits du même bois. Qu’importe son envie de s’en sortir, de devenir forte, elle resterait traumatisée encore longtemps. Peut-être même à vie. Les yeux de la brune la brûlèrent et elle se passa une main rageuse sur le visage pour les empêcher de couler. Si elle se laissait aller maintenant, elle allait finir submergée par ce surplus d’émotions qu’elle contenait à grand-peine.

    En entendant toquer à sa porte, Anthéa se redressa. Depuis l’agression, celle-ci restait constamment ouverte et elle se glissait chaque nuit dans le lit de @Jake Johnson, tant il lui était insupportable de dormir seule. Et traverser l’école, de nuit et seule, pour rejoindre le dortoir des Gryffondor était exclu. Elle ne pouvait même plus faire un pas hors de la salle commune de sa maison en étant seule, alors rejoindre le lit de son frère était impossible. Elle aurait pu envisager de rejoindre @Morgan Evans si celui-ci n’avait pas mis fin à ce qui avait commencé entre eux. Enfin, mettre fin était une jolie façon de dire qu’il était tout simplement passé à autre chose. Trop fragile pour lui. Trop brisé pour qu’il perde son temps. Et elle pouvait le comprendre. Pourtant, elle lui en voulait et sentait son cœur se serrer douloureusement à cette pensée. Il l’avait abandonné. Il n’avait pas voulu prendre la peine d’essayer de l’aider. D’affronter ça à deux. Soit. Elle savait dorénavant qu’on ne la reprendrait plus jamais à offrir son cœur à qui que ce soit. Encore moins lorsque celui-ci avait presque lâché sous les assauts d’un Doloris. Ou de la terreur.

    Toutefois, elle leva le nez du livre dans lequel elle s’efforçait de plonger pour oublier le monde, oublier la réalité, sa réalité. Elle croisa le regard doux et compatissant de son ami préfet et essaya d’esquisser un sourire, pour la forme. Mais elle se sentait si… Vide. Comme si son âme elle-même avait été brisée en même temps que ses os. Elle se rappelait la première nuit où elle avait rejoint Jake. Si elle s’était sentie en sécurité par sa présence, sentir son corps contre le sien, son étreinte et la chaleur qu’il dégageait l’avait presque fait hurler de terreur. Il leur avait fallu plusieurs soirs pour qu’elle puisse enfin s’effondrer dans un sommeil sans rêve, dans les bras de son ami. Elle n’en revenait toujours pas qu’il ait accepté tout cela pour elle. À cause d’elle. Mais elle savait que malgré tout, elle serait incapable de rembourser la dette qu’elle accumulait auprès de lui. Elle ne savait pas comment elle pourrait le rembourser un jour. Si tant est qu’elle y arriverait.

    La grec se leva en refermant son ouvrage et attrapa un pull ainsi que sa baguette. Elle ne pouvait plus sortir sans. Elle hésita un long moment devant l’américain avant de lui attraper le petit doigt. C’était plus ou moins le seul contact qu’elle était capable d’avoir actuellement. Et il était le seul, or sa famille, qu’elle touchait. Avec Lawrence. Après tout, ils étaient les seuls avec qui elle se sentait en sécurité. C’est donc avec ce contact minime, mais salvateur qu’elle accompagna son ami jusqu’à la porte de leur salle commune. Mettre les pieds dehors avait été un véritable calvaire au début. Aujourd’hui, cela allait mieux, mais cela restait une épreuve. Elle marquait toujours un arrêt à cet endroit. De plus, depuis quelques jours – cinq exactement – elle se faisait violence pour reprendre ses rondes. Pour reprendre sa vie. Elle craignait que si elle ne se faisait pas violence, elle ne finisse à Sainte Mangouste pour folie. De plus, l’inquiétude et la pitié constante des gens lui étant proche commençaient à lui faire plus de mal que de bien.

    Théa ferma les yeux quelques secondes et prit une profonde inspiration avant de serrer un peu plus le doigt du préfet à ses côtés. Elle hocha la tête et ils sortirent. Au lieu d’affronter l’obscurité des couloirs, la jeune femme y voyait parfaitement bien et tourna son visage vers Jake qui tenait une lampe à la main. Elle l’aurait embrassé si les circonstances ne l’avaient pas autant détruite. Ensemble, ils rejoignirent le bureau du concierge avec qui elle devait faire sa ronde du soir. Sa première, à sa reprise, avait été avec Jake et @Lawrence Evans, et les deux jeunes hommes ne l’avaient pas quitté d’une semelle, allant à son rythme et restant à ses côtés lorsque la panique et la terreur la submergeait. Aucun des deux n’avait montré d’impatience ou d’agacement de la voir ainsi lutter contre elle-même. De l’inquiétude, oui. Ils avaient eu peur que ce ne soit trop tôt pour elle, qu’elle ne soit pas encore prête. Et ils avaient raison : elle ne l’était pas. Mais au fond, elle sentait que si elle ne se forçait pas, elle ne le serait jamais.

    Arrivés au rez-de-chaussée du château, ils prirent le chemin jusqu’au bureau de Deacon Wilson, le concierge à peine plus vieux qu’elle. Si auparavant, elle avait déjà passé quelques nuits en sa compagnie, elle ne lui avait que trop peu parlé. Pour autant, ce soir, cela ne la dérangeait pas. Cela l’arrangeait même. Elle n’était pas encore prête à réellement parler avec quelqu’un. Écouter, oui. Comme elle le faisait avec les seins. Elle avait parfois l’impression qu’ils ne cherchaient pas à combler les vides, mais à lui rappeler ce qu’était vivre. D’éloigner la possibilité qu’elle s’ôte la vie après ce qu’elle avait vécu. Il serait mentir de dire qu’elle ne l’avait pas envisagé. Quelques minutes seulement, alors qu’elle regardait le plafond de l’infirmerie, peu après avoir été découverte par @Andrew Scott.

    La jeune femme entendit le son d’une voix étouffée par le bois de la porte et sentie Jake l’ouvrir pour les faire entrer. Lorsqu’ils furent dedans, il la referma et la brune ne put s’empêcher de scruter avec inquiétude les recoins trop sombres de la petite pièce. Elle les entendait parler, mais ne cherchait pas à savoir ni à comprendre ce qu’il se disait. Elle était là, mais encore une fois, elle avait… Dissocier son esprit de son corps. Un peu comme quand un regarde un film : on voit ce qu’il se passe, mais on ne le vit pas. En cet instant, Théa n’était qu’une spectatrice extérieure de son propre corps, de sa propre vie. Ce fut le frôlement de Jake sur sa main qui la fit revenir au moment présent, la faisant sursauter et s’éloigner brusquement, les yeux écarquillés de peur, ses bras se resserrant autour d’elle dans un simulacre pathétique de protection bien inutile si l’on voulait s’en prendre à elle.

    - Tu veux que je reste ce soir ?

    Elle regarda son ami, s’ancra dans ses yeux, sa présence pour calmer les battements frénétiques de son cœur. Lentement, elle se détendit – ou ce qui s’en approchait le plus, puisqu’elle restait sur ses gardes – et finit par faire non de la tête. Elle devait apprendre à ne plus dépendre de lui ou Law. Elle devait – et voulait – arriver à s’en sortir. La grec ne voulait pas rester ce que son tortionnaire avait fait d’elle. Quelque part, au fond de son être, une mélasse visqueuse remua. Sa haine. Sa promesse faite dans le sang. Un jour, elle le retrouverait et elle le tuerait. Et pour cela, elle devait se reprendre. S’en sortir. S’endurcir.

    - J… Je vais y arriver.

    Le ton de sa voix contrastait avec son attitude. Elle était déterminée. Pour elle, mais aussi pour ses amis et sa famille. Hors de question de finir brisée. Elle surmonterait cet incident et prouverait que @Thaddeus Nevrakis et  @Dahlia Nevrakis n’avaient pas élevé une lâche. Plus que jamais, elle avait la conviction que se faire violence pour avancer était la meilleure solution à son problème. Réapprendre à vivre, à dompter sa peur et donc par la même occasion, faire un doigt à celui qui l’avait laissée dans un tel état, était la meilleure chose à faire. Jake lui sourit et elle le vit se retenir de la prendre dans ses bras. De vouloir la protéger. De lui montrer qu’il était là, si elle avait besoin. Alors elle fit un pas vers lui et se pencha pour déposer un baiser sur sa joue. Le contacte de ses lèvres contre sa peau chaude la dégouta profondément, mais elle fit son possible pour ne rien montrer. Ne rien laisser paraître. Il ne méritait pas cela. Il n’était responsable de rien. Le toucher devenait moins difficile lorsqu’elle initiait le contact. Mais être touchée sans qu’elle n’y soit préparée était encore impossible. Après un dernier long regard, son ami sortit en remerciant le concierge, la laissant seule avec lui.

    - Désolée. Cela va être difficile. Merci.

    Elle ne put rien dire de plus, comme si ses quelques mots lui avaient demandé beaucoup trop d’efforts. Après tout, parler l’obligeait à s’ancrer dans la réalité et dans l’instant présent. Ce qui était totalement ce qu’elle souhaitait : reprendre pied. Mais elle allait devoir y aller étape par étapes. Elle qui était une pipelette née, la voilà réduite à un mutisme presque insurmontable.





    @tiababylo & Andy


    Deacon Wilson
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    Assis dans son bureau, Deacon écrivait, il travaillait toujours sur cette histoire de bouquin, pour le moment il devait retranscrire toutes ses mémoires au propre. Observant de temps en temps l’horloge qui pendait au-dessus de la porte d’entrée de son bureau. Depuis peu, Deacon accompagnait la préfète en chef des Poufsouffle lors de ses rondes nocturnes. Elle avait vécu une situation terrible, torturée au sein même de ce château, personne n’a rien vu, ni entendu. Le gardien des lieux s’en voulait un peu, c’était son rôle de veiller à ce que tout soit en ordre le soir, que les élèves puissent dormir en paix. Lui qui considérait son travail comme très important, avait lamentablement échoué, cette élève avait subi d’horribles choses sans qu’il ne puisse lui venir en aide.

    Au bout de quelques minutes quelqu’un frappait à la porte, après les avoir invité à entrer, Deacon se redressait sur son fauteuil, glissant ses notes sur le côté du bureau. Il posa sa plume, avant de sourire aux deux élèves qui se tenaient devant lui.

    “Bonsoir. Merci Jake de l’avoir accompagnée.”

    Deacon pouvait lire la peur sur le visage de la jeune-femme, ainsi que son malaise malgré les contactes physiques qu’elle entretenait avec Jake. Après son histoire, pas étonnant, il se leva doucement de sa place pour se diriger vers un petit meuble, sur lequel se trouvait une théière, d’un coup de baguette il mit de l’eau à bouillir, sortant d’un placard du thé. Faisant en sorte de se mettre dos à eux, ne voulant pas gâcher ce petit moment qui avait l’air toutefois important.

    Quand il est arrivé dans cette école, il était loin de s’imaginer que de telles choses pouvaient se produire. Surtout sans qu’aucun professeur, ni élève ne soit alerté. Vu le monde qui habitait l'endroit, c'était un sacré manque de chance, mais cela prouve bien que son poste n’était pas inutile. En se retournant il salua Jake d’un mouvement de main en lui souriant, puis il récupérait deux tasses fumantes, dans lesquelles il avait glissé deux sachets de thé.

    “Il n’y a aucun problème. Prends ton temps. Tiens assieds-toi, mets-toi à l’aise. Je t’ai fais du thé, j’espère que tu aimes ça.”

    Dit-il d’une voix douce. Il posa ensuite la tasse devant Anthéa, puis il déposa à côté du chocolat, qu’elle grignote un peu et se détende pour ce soir. Il pouvait comprendre que de retourner errer dans les couloirs la nuit ne devait pas être très agréable, il n’avait pas l’intention de la brusquer. Chaque chose en son temps, les couloirs ne vont pas s’envoler, ils seront toujours là dans dix minutes.

    Deacon reprenait sa place dans son fauteuil, il posa alors son regard clair sur la jeune-femme qui lui faisait face.

    “Bon, comment vas-tu ? Tu t’en remet convenablement ? Je suis navré de ce qu’il t’est arrivé, de ne pas avoir été là pour t’aider.

    Nous partirons quand tu te sentiras prête.”


    Deacon se sentait réellement coupable, si seulement il avait vu l’agresseur, ou ne serait-ce qu'avoir entendu quelque chose. Il buvait doucement son thé, tout en rangeant les feuilles qui trainaient.
    Anthéa Nevrakis
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    Bureau du concierge _ 14.04.23

    Anthéa avait du mal. Du mal à vivre, à trouver une raison de continuer. Pourtant, elle était entourée de ses raisons, mais le souvenir du Doloris était violemment ancré en elle. Chaque parcelle de son corps tremblait à se souvenir. À la douleur. Elle pouvait presque la ressentir à nouveau. Un comme une douleur fantôme, mais qui s’installait dans tout son être. Elle savait qu’elle devait battre cela, qu’elle n’était pas seule et que personne ne l’avait abandonnée. Quoi que, ce n’étant pas totalement vrai. @Morgan Evans l’avait abandonnée. Il était passé à autre chose. Elle aurait pu avoir mal au cœur, souffrir de ce rejet et de cette absence d’une personne dont elle avait désespérément besoin mais… Elle ne ressentait plus rien. Elle était vide. La brune avait cru en ce début d’amour, en ce qu’elle pensait qui naissait entre eux, mais il avait fallu qu’elle se rende à l’évidence : elle avait été la seule à imaginer plus que ce qu’il y avait réellement. Elle n’avait été qu’un divertissement pour lui, une façon de s’en prendre à @Lawrence Evans.

    On l’avait mainte fois prévenue, on lui avait dit que Morgan n’avait que faire d’elle, mais en idiote qu’elle avait été, elle avait espéré être LA fille qui l’aurait changé, avec qui il aurait pu envisager l’avenir. Quelle vaste blague. Elle n’était rien, personne pour lui. Et elle ne l’avait jamais été. Voilà qu’elle n’était plus ce qu’elle avait toujours voulu éviter de devenir : un nom sur une liste. Un nom parmi tant d’autres. Soit. Elle s’y était résigné et avait laissé son cœur s’assécher, jusqu’à ne plus rien ressentir. Et elle n’était pas certaine de vouloir ressentir à nouveau quoi que ce soit. Pourtant, elle savait, encore une fois, que souffrir la ferait se sentir en vie. Et que cette souffrance finirait par s’apaiser et que la vie reprendrait son court. Morgan était simplement son premier chagrin d’amour. C’était un peu ridicule de vivre cela à 24 ans, mais elle n’aurait pas pu y échapper plus longtemps.

    - Il n’y a aucun problème. Prends ton temps. Tiens assieds-toi, mets-toi à l’aise. Je t’ai fait du thé, j’espère que tu aimes ça.

    La préfète releva le nez vers le concierge, plantant une nouvelle ses yeux dans ceux d’autrui et essaya d’esquisser un sourire. Ce fut un échec, elle avait la sensation de grimacer. Mais elle hocha la tête et se mit à l’observer. Vraiment l’observer. Il avait les traits durs mais le regard doux. Ses cheveux blonds et sa barbe entretenue lui donnait un petit air scandinave, pour ne pas dire viking. Mais ce qui percuta le plus la jeune femme, ce fut la douceur avec laquelle il agissait en sa présence. A n’en pas douter, c’était avant tout pour ne pas la brusquer ou l’effrayer, mais elle avait l’impression d’être une poupée en verre fêlée qu’il fallait épargner et cela lui fit… Mal.

    Mal, car tout le monde semblait marcher sur des œufs avec elle. Mal, car elle n’arrivait pas encore à surmonter son traumatisme. Mal, car elle voyait la culpabilité de cet homme dans son regard. Au bout de longues secondes, elle baissa son regard vers la tasse de thé et tendit les mains vers elle, pour se les réchauffer le temps de mettre de l’idée dans ses pensées. Elle avait bien compris, au fil des jours passés à ses côtés, que c’était un homme bien, intègre. Il plairait à son père, sans aucun doute. Lorsqu’il s’assit en face d’elle, la brune compris qu’il lui laissait vraiment le temps de se préparer mentalement à ce qui allait suivre et une larme perla de son œil. Elle ne prit pas la peine de l’essuyer. À quoi bon ? Il savait déjà qu’elle était brisée et elle n’avait pas la force de faire semblant d’aller bien. Pas encore.

    - Bon, comment vas-tu ? Tu t’en remets convenablement ? Je suis navré de ce qu’il t’est arrivé, de ne pas avoir été là pour t’aider. Nous partirons quand tu te sentiras prête.

    S’en remettre ? Y arriverait-elle ? Elle espérait, mais l’espoir avait ses limites. La brune avait conscience que pour avancer, elle devrait se faire violence. Elle ne pouvait pas compter éternellement sur autrui. Ses yeux se perdirent sur le feu crépitant dans la cheminée alors qu’elle s’obligea à se redresser, se tenir droite. Elle devait faire honneur à ses parents. Leur montrer que ce qu’elle avait vécu n’allait pas la briser définitivement. Mais elle savait aussi que toutes convictions qu’elle ait, seul le temps l’aiderait. Elle ne pouvait pas brûler les étapes. Notamment parce qu’elle en était incapable.

    - Ce n’est pas votre faute. Son regard revint dans celui du concierge. Ce n’est la faute de personne, sauf de celui qui m’a fait cela. Je le sais. Et ce n’est que ma propre faiblesse qui m’a mise dans cette situation. Je… Vais mal. Mais… Je ne veux pas rester comme ça. Je ne veux pas passer le reste de ma vie terrifiée. Alors… Merci. Merci d’être avec moi, de m’aider à avancer, même si vous ne vous en rendez peut-être pas compte.

    La grecque avait sans doute plus parlé en cet instant que depuis le début de la semaine. Mais au moins, elle avait dit clairement ce qu’elle pensait et… Elle était sincère : elle ne lui en voulait pas. Pas plus qu’à Lincoln. Ils n’y étaient pour rien. Théa pouvait comprendre la position délicate dans lequel cela les avait mis, simplement parce qu’elle avait été incapable de se défendre…

    - Je suis désolée pour tout…

    Puis elle rompit tout contact visuel, baissant la tête pour boire le thé en silence, s’enfermant à nouveau dans son mutisme. Elle aimerait qu’une potion, qu’un sort ou quoi que ce soit d’autre puisse l’aider. On lui avait proposé d’oublier ce qu’elle avait vécu, de supprimer ces horreurs de son crâne, mais elle avait refusé. La personne qui s’était amusée ainsi à la briser l’avait déjà privé d’une partie de ses souvenirs, hors de question qu’elle perde plus, qu’importe la douleur que cela lui causait.

    Finalement, alors que sa tasse était vide, alors qu’elle n’avait pas touché au moindre biscuit, elle releva le visage et hocha imperceptiblement de la tête pour signifier qu’elle était prête. Ou du moins, aussi prête qu’elle le pouvait… Il était temps d’affronter les ténèbres des couloirs…





    @tiababylo & Andy


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    Assis derrière son bureau les jambes croisés, Deacon continuait son écriture, face à lui se trouvait cette jeune-femme traumatisée. Comment aborder Anthéa ? Comment accompagné une femme aussi jeune, qui avait déjà subit tellement de mauvaises choses ? Deacon n’avait jamais eu à faire ça, il voulait faire de son mieux, il n’avait pas su la protéger, mais il n’avait pas l’intention de l'abandonner à son sort. Théa le fixa, prononçant une phrase à laquelle il ne s’attendait pas vraiment, ce n’était pas de sa faute. Un léger sourire, à peine visible, disparaissait aussitôt, il hochait doucement la tête, échangeant ce regard avec elle. Le gardien des lieux venait alors finir sa tasse avant de reprendre d’une voix douce.

    “Merci pour ce que tu viens de dire, même si cela n’aidera pas ce sentiment de culpabilité obligatoire. Je me sens responsable de chacun d’entre vous, mon job consiste à veiller sur vous, que vous puissiez étudier en toute tranquillité. Ce qu’il s’est passé est profondément injuste et cruel.”

    Le gardien des lieux donnait un coup de baguette, toute la vaisselle vide regagnait un petit évier. Puis il se redressait laissant une bonne fois pour toute ses notes.

    “Ne t’excuse pas, je suis heureux de te voir en un seul morceau. Le choc psychologique est important, voir indélébile, je ne vais pas te mentir. Mais tu es plus forte que tu ne le penses. Une femme faible ne serait pas revenue ici, me faisant face alors que je suis un étranger pour toi. Ne te sous-estime pas, celui qui t’a sous-estimé est le responsable de cette agression.”

    Les discours il n’aimait pas trop ça, le prof encourageant, qui fait de belles leçons de morale, trop de clichés pour lui. Mais cette jeune avait besoin d’un coup de main, elle avait cruellement besoin de se sentir valorisée après une telle chose. Il ne l’avait pas sauvé la première fois, il s’en voudra toujours. Après cet échange, il se leva son manteau sur les épaules. Doucement il ouvrit la porte de son bureau, mais il n’imposa pas à Anthéa de passer la première, il fit le premier pas dans ces couloirs qui devaient être une source d’angoisse.

    Une fois qu’elle l’a rejoint, il verrouille son bureau d’un coup de baguette. Deacon resta prêt de Théa, il ne la quittera pas.

    “Ecoute, je sais que ce ne doit pas être évident, je suis avec toi. Il ne t’arrivera rien, tu as ma parole.”

    Tout en marchant il faisait attention d’aller à son rythme, il ne voulait pas qu’elle se sente obligé d'accélérer ou quoi que ce soit d’autre. L’exercice devait déjà être assez pénible comme ça. Un silence gagnait le couloir, il n’y avait que l’écho des bruits de leur pas.

    “ Ne sois pas surprise, je vais changer de forme histoire d’être plus efficace. Tiens prend ça sur ton dos. Si tu as besoin que je reprenne forme humaine dis-le.”

    Dit-il en enfilant son manteau sur le dos de la jeune femme, puis quelques secondes après Deacon prenait la forme d’un loup noir. L’animal marchait au rythme de la jeune femme, évidemment il ne se montrait que très rarement sous cette forme devant les élèves mais pour patrouiller c’était bien plus efficace.

    Au moindre souci elle n’avait qu’à demander et il reprendra forme humaine, elle pourra ainsi parler si elle le souhaite, ou rester dans le silence.

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