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  • Les événements du Bal de Poudlard ne sont pas passés inaperçus. Les sorciers présents ont été témoins d’un drôle d’événement : un étudiant de septième année a chamboulé ce rendez-vous bon enfant en maitrisant sans l’aide de sa baguette le vent. Le vent ! Oubliés par l’histoire et relégués aux contes pour enfants, les sorciers élémentaires refont surface. Ignorant les questions des journalistes, le Ministère reste flou sur l’incident de Poudlard mais la rumeur court désormais : la Magie Élémentaire annonce son grand retour.

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    Fête d'Avalon - 07 janvier 2023
    One Shot - Réponses acceptées


    Il existe des traditions séculaires que d’aucun ne pourrait se débarrasser avec la facilité de l’encre dans l’eau, quand bien même fusse-t-on un membre éminent de la communauté sorcière française. La Fête d’Avalon faisait partie de celles-là. Avalon, l’île du dernier refuge du Roi Arthur, sonnait aux oreilles des Monarchistes comme résonne la nostalgie d’une enfance trop lointaine, que les années fanaient mais que le temps échouait à étouffer. Ils avaient été conviés en masse, comme au temps jadis, par voie de messagers rencontrant à cheval les Grandes Maisons de France. D’autres lettres manuscrites traversaient les frontières portées par des Mésanges Bleues, invitant les familles les plus influentes à participer aux somptueuses réjouissances en l’honneur des Rois Sorciers de France et de Navarre. Car, voyez vous cher lecteur, la Fête d’Avalon n’avait lieu qu’une seule fois par génération, au moment où le prochain héritier du Trône des Atlantes se trouvait en dernière année de sa formation.

    Ô vif Trône des Atlantes ;
    Inondés par les Lumières du Très-Haut
    Prisonnier superbe de Brocéliande les eaux
    Tu te noies dans l’attente.


    En grandes lettres d’argent, le nom d’Anténor Henri du Lac fut tracé manuscritement par une plume d’oie enchantée sur chacun des petits cartons recouverts de véritables feuilles d’or alchimique. Chacun et chacune étaient invités à garder précieusement le sésame, qui servirait à passer les grilles du Château, la résidence des rois et reines déposés jadis à la faveur de la démocratie. En vérité, l’influence de la Maison du Lac était telle que leur retrait des affaires ministérielles n’était qu’un leurre. C’est pour cela qu’au Château, du monde était attendu de pied ferme. Plusieurs semaines avant la date retenue, un nombre incalculable de sorcières et sorciers s’étaient vu confiés un emploi par Eléonore du Lac, née de Ferrière, et préparaient activement chaque détail de la Fête d’Avalon. En premier lieu, les sortilèges de protection du Château, ensuite, la rénovation intégrale de la propriété, déjà bien tenue, dont chaque recoin avait été inspecté avec la minutie d’un Niffleur comptant son butin.

    On ne comptait pas le nombre de pièces immenses dont il fallait prendre soin, sous le regard directif d’Eléonore, la Presque Reine, et de son mari, Louis-Philippe, le Presque Roi. Des coffres les plus profonds de la Banque Sorcière de Paris, ils avaient fait venir une sélection des plus belles pièces d’art que les yeux du Monde Magique pouvaient contempler. Reliques, portraits, tapisseries, trésors, la richesse de la Maison demeurerait à nouveau dans son logis, aux yeux de tous, protégée plus encore qu’une école de magie. Le Ministère des Affaires Magiques avait dépêché la moitié de ses Aurors pour garder jour et nuit le Patrimoine inestimable de la Fille Ainée de l’Eglise. La demeure du Lac devenait, jour après jour, durant plus de deux mois, une forteresse imprenable où se manigançait la plus grande démonstration de pouvoir et de prospérité de ce début du siècle.

    Le soleil se couchait à l’horizon du Château de la Maison du Lac. Loin du calme des ténèbres habituelles, rythmée par les clapotis discrets des fontaines et des étangs, la soirée s’annonçait agitée. Devant les grilles d’or, des huissiers en tenues officielles inscrivaient les noms des participants dans de vieux registres portant des armoiries de la Maison Royale Sorcière. Déjà, des feux d’artifices gigantesques éclataient leurs multiples lumières sur les arbres éloignées de la forêt qui bordait l’interminable propriété. Aussi vaste que Versailles, le gigantisme du lieu faisait passer les carrosses aussi larges que des maisons, tirés par de fiers Abraxans, pour des modèles réduits. Tout au long des chemins droits qui filaient entre les jardins à la française, d’immenses flambeaux taillés dans la glace jetaient aux passant leurs éclairages chaleureux, aux flammes aussi régulières qu’elles pouvaient l’être. L’ensemble des fontaines faisaient jaillir leurs eaux colorées dans un ballet élégant et imprévisible. Dans le jour tombant, des nymphes chantaient l’accueil des invités de la Maison du Lac.

    On comptait parmi les convives bon nombre de représentants des gouvernements voisins, et la présence honorable du Ministre des Affaires Magiques de France. Le corps diplomatique avait répondu favorablement à cette invitation. Après tout, chacun comptait sur les faveurs de la Maison du Lac pour enrichir culturellement leurs bilans politiques. Passant les grilles, la marche était longue, entre les robes de bal et les costumes austères en queue de pie. Dynasties de Sang-pur, bourgeoisies de Sang-mêlé et Nés-Moldus influents pressaient le bas pour rejoindre le cœur du Château. Ce n’était ni plus ni moins que la demeure ancestrale des Rois Sorciers et chacun exprimait le souhait d’admirer – ou de revoir- la Salle du Trône, amputée du siège royal perdu dans les eaux du Lac de Brocéliande pourtant reproduit à l’identique pour ces festivités. Le Trône des Atlantes, plus vieux encore que les légendes arthuriennes, avaient été le symbole puissant du règne de la Dame du Lac, perdu dans une des batailles contre le Clan Moon et soigneusement reproduit par la Maison du Lac au fil des siècles, sans jamais que ces ersatz ne puissent survivre au temps ni n’égalent la légende de l’original.

    Dans la Salle du Trône, là où s’amassait désormais les invités, deux sièges de marbre entouraient la réplique du trône de légende. On disait que ce dernier avait été sauvé du déluge de l’Atlantide et offert par les aïeux de ceux que l’on nommait aujourd’hui la famille Nevrakis en gage d’amitié à Viviane du Lac. Les assises restaient vides tandis que la musique de chambre entonnait des mélodies bien connues, interrompues souvent par le brouhaha. L’allée centrale restait libre de tout sorcier, centaures, elfes, gobelins, nymphes, fées, venus nombreux. Le plafond, noyé d’une eau qui ne semblait jamais tomber, accueillait le peuple de l’eau qui, aux premières loges, occupaient la place d’honneur. Leurs liens avec les du Lac semblaient plus forts que jamais. Bientôt, la musique changerait et la Maison du Lac ferait son entrée.

    Vint d’abord les parents d’Anténor. Louis-Phillipe, que l’on surnommait le Presque Roi dans les rangs des Monarchistes, et Eléonore, un pas derrière, que l’on surnommait la Presque Reine, furent accueillis sous une foule d’applaudissement entendus, parfois sincères et ils s’avancèrent d’un pas altier vers les deux fauteuils de marbre. Une musique festive et solennelle guidait leur marche. Aucun d’eux ne portait de couronne, abolie tant que la démocratie avait cours dans la France Magique. Les diplomates étrangers, eux, restaient stoïques, peu habitués à s’incliner devant un pouvoir politique qui ne régnait plus, tout du moins d’après la constitution. Cela ne les empêchait pas de montrer de la déférence et de s’adresser des regards entendus. Et puis, une fois les parents en place dans ce palais aux fastes indicibles, un huissier annonça l’arrivée du fils héritier, bientôt coupé par la fanfare des trompettes dans lesquelles soufflaient les gardes du Château, des sorciers en habit noir et aux masques anonymes.

    […]

    Anténor n’avait pas fermé l’œil de la nuit tandis qu’était arrivé le grand jour. Officialiser son statut d’héritier était le dernier passage – à l’exception de ses examens de fin d’année – avant ses responsabilités d’adulte. Il savait à peine ce que signifiait de porter le nom de la Maison du Lac mais il ne touchait pas encore du doigt les lourdes obligations qu’il aurait à la sortie de l’école. Tout cela, le jeune homme avait préféré l’éluder de son esprit, mais tout à l’heure, tout cela le prendrait aux tripes. Dans la discrétion de la nuit, il restait debout devant la fenêtre, contemplant au loin les fontaines éteintes aux surfaces lisses. Il n’osait porter un regard vers Akira Sano, celui qui partageait sa vie, car ce dernier avait enfin trouvé le sommeil. Dans un coin, Anténor observa anxieux sa tenue. Elle était digne du Dauphin de France qu’il était…

    Il passa la journée entière avec sa mère, Eléonore, dont la chevelure rousse de feu, signature du sang de Ferrière, égayait toujours les mélancolies de sa progéniture. La Presque Reine restait particulièrement attentive à tous les détails, au détriment sans doute d’Akira, relégué dans un coin de la pièce. Anténor lançait à son bientôt fiancé des regards à la fois concernés et inquiets. Il n’aimait pas laisser le japonais à la marge, alors qu’ils avaient eu tant de mal à raccrocher les wagons après la divulgation du secret d’Anténor : son fils Valérian. Ce dernier avait été confié à sa nourrice pour le week-end. Il était devenu évident que, malgré leur acceptation, les parents du Français s’employait à rendre l’existence d’Akira aussi invisible que possible. Leurs traditions royales dépassaient les individus, eux comme les autres, et il n’y avait pas de place pour le fiancé. La journée appartenait à leur fils, entièrement, et allait être une démonstration de la puissance de leur Maison.

    Akira et Anténor eurent peu de temps pour se retrouver, et seul le déjeuner purent les maintenir plus de dix minutes côte à côté. L’oncle du japonais, Nakaro Sano, avait été convié pour représenter sa famille, restant insensible au faste français, mais digne dans un costume sombre et impeccable. L’étudiant de Beauxbatons s’était emparé de la main du Serpentard sous la table, et l’avait serrée assez fort pour exorciser son angoisse. Malgré sa connaissance du Château, malgré son éducation élitiste, malgré sa curiosité pour l’Histoire de la Magie, l’expérience de la Fête d’Avalon, dans les pas fantasmés du jeune Roi Arthur, le dépassait et il s’en trouvait tout aussi perdu que son fiancé. La mère de Louis-Philippe présidait ce déjeuner, digne et droite, œuvrant à la tradition douairière du repas d’avant fête. Anténor du Lac n’avalait rien, malgré les regards insistants de sa mère. Il fut arraché à ce moment de repos mondain par la volonté de son père, et une longue entrevue qui dura toute l’après-midi. Fébrile, le Français ne comprit rien des leçons de son paternel, qui lui ressemblait temps, sur les liens actuels des Grandes Maisons et surtout sur les histoires de 5 Colonnes dont il deviendrait par obligation l’un des acteurs dans les années à venir…

    Et puis, il vint le moment d’un étrange ballet de domestiques et de gardes, son père ayant disparu pour s’apprêter, et on l’habilla. Il vit le regard inquiet d’Akira par la porte qui s’était ouverte, puis refermée. Ce qu’Anténor ignorait, c’était l’après-midi qu’avait subi sa moitié en compagnie de Nakaro. Ce dernier avait professé des mises en garde à son neveu tout en lui montrant le respect dévolu à un chef de clan. Il avait entretenu Akira sur l’histoire fratricide des Maisons Moon et du Lac et prophétisait à l’envie les dangers de l’existence de Valerian, pont entre les deux familles qui marquaient le destin de la France.

    […]

    Les portes de la Salle du Trône s’ouvrirent sur Anténor du Lac. Les applaudissements reprirent force et vigueur tandis qu’il s’avançait, impérial, guidé par le bras solide de la Douairière. Au loin, il vit Akira au premier rang, aux côtés de son oncle, à une place d’honneur dont peu pouvait se vanter de jouir librement. Anténor s’avançait, jetant des regards aussi émerveillés qu’anxieux de part et d’autre de l’assistance, au sol comme au plafond. La musique semblait filer aussi vite que le temps et il se trouva à gravier les trois marches qui le séparait du faux Trône des Atlantes. Debout, il se tourna vers la foule des invités qui turent leur enthousiasme en même temps que se taisaient les trompettes. Derrière lui, un portrait vide représentant un lac baigné de la lumière de la lune sembla s’animer dans le silence. D’abord, on vit sortir du lac une main peinte à l’huile, puis une manche, puis une chevelure. Rare étaient les moments qui voyait le portrait de la Dame du Lac s'animer, et devant les manifestations émerveillées du public, une femme blonde, aux longs cheveux et au regard azur si semblable à ceux d’Anténor, sorti du lac peint pour s’approcher.

    - Un bien faict n'est jamais perdu. Comme la couronne ne peut être si son cercle n’est entier, ainsi la souveraineté n’est point si quelque chose y défaut. De défaut, n’y a point. D’héritier, le Roy le veult, Anténor, fils de Viviane, foi en toi.

    Ainsi le portrait avait parler d’une voix nébuleuse avant que la Dame du Lac ne s’enfonce à nouveau dans le lac. Les Monarchistes élevèrent leurs baguettes à l’annonce du nom l’héritier de la Maison du Lac. Il s’assit sur le trône, dépassé par les événements, aussi perdu que le corps diplomatique stupéfait par les démonstrations de loyauté des Monarchistes rassemblés. Les sorciers scandaient en autant d'échos Foi en toi. Anténor n’eut de réflexe que de regarder Akira Sano alors que les portes venaient de s’ouvrir vers les jardins et qu’on annonçait l’ouverture de la chasse et du bal nocturne dans les jardins. Bientôt, on se désintéressait de la cérémonie. Car, au loin, dans la forêt, on entendait le cri des Loups, proie des du Lac depuis moult génération. Près des fontaines immenses où coulaient désormais le champagne, le chœur des nymphes leur répondait accompagné d'un orchestre symphonique, et chantait l'hymne de la Maison du Lac…

    Hymne - Hier Versailles:
    Ven 13 Jan - 23:12
    Akira Sano
    Akira Sano
    grown & accomplished
    Revelio
    ⊰ Âge : 24 ans | 24 mai 1998 | Gémeaux
    ⊰ Année : 7ème année
    ⊰ Aparecium :
    Meet me at the bottom of the ocean
    Where the time is frozen
    Where all the universe is open

    [OS] La Fête d'Avalon ANTxAKI19-2

    And we could wear the same crown
    We are the gods now
    'Cause I love you for infinity


    ----------------

    Try to feel my body, so deaf and blind
    In this social overload I'm confined
    I'm out of touch

    [OS] La Fête d'Avalon CS_AKI-x-LAW

    It's harder when it's you
    Turn the volume up, can't hear myself say
    I'm out of sync with you


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    Baguette : Bois de pin japonais, épine de monstre du fleuve blanc, 31,5 centimètre, Flexible. Fine, sobre et élégante.

    Grimoires de Magie avancée en :
    + Sortilèges
    + DCLFM
    + Méthamorphose
    + Potions

    Matières étudiées :
    + Metamorphose
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    + Histoire de la magie
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    + Potions
    + Astronomie

    Inventaire :
    + Félix Felicis
    + Une bague dont la pierre change de couleur offerte par Lawrence

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    [OS] La Fête d'Avalon Tumblr_m51ya53pck1r6r6i7o1_400

    Expecto Patronum

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    3615 petite annonce sorcière :

    Fanfreluche d'occasion, bon état, dernière génération
    Noblaillon agaçant qui ne s'habille qu'en vêtements de luxe, très intelligent pour faire les devoirs de vos enfants à leur place, mais ne se nourrit qu'avec de la nourriture de restaurant. Snob avec une tendance à retourner la situation à son avantage pour devenir le capitaine. Potentiellement destructeur. Remise en main propre. Ne sait pas cuire de pâtes.

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    [OS] La Fête d'Avalon 01qo

    You are the only one i can trust

    ⊰ Faceclaim : Hwang Hyunjin
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    Fête d'Avalon - 07 janvier 2023
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    Ce faste, il en avait tant et tant rêvé, encore et encore. Merveilleuse dorure et élégance versatile, elle avait pavé chacun de ses rêves, attirant à lui de propice augures. Akira avait grandi dans une petite aristocratie anglaise qui tentait de sauver les apparences et il se rendit aujourd’hui compte du gouffre qui existait entre lui et l’homme qu’il aimait. Les Trengrouse n’étaient à l’image des du Lac qu’une plèbe sans éclat, à peine un nom qu’on chuchote et qu’on oublie, la réputation salie et déjà si vite effacée. Les Sano, bien trop éloignés pour imposer leur influence, ne représentait pour la Maison du Lac, qu’une anecdote dans un monde trop grand qui ne les intéréssait nullement.

    Akira en avait rêvé, de ces galas où la dentelle des jabots tourbillonnait aux côtés des mousselines corsetés dans les tenues pompeuses et raffinées de ces bals français. Il s’y était préparé toute sa vie, apprenant à danser avec une maîtrise si parfaite que l’exercice semblait d’une simplicité enfantine. Akira s’était entraîné, encore et encore, guidant et se laissant guider car c’était ce qu’on avait attendu de lui, car c’était là l’avenir qu’il avait décidé d’embrasser en un pas de valse. Il s’était juré de ravaler l’honneur d’un père qui avait offert sa fierté et son nom pour sauvegarder un héritage misérable et ancestral. Alors, il avait choisi, il avait choisi la voie du règne, de la splendeur et de la grandeur. Quand bien même avait-il rompu avec ce Clan Sano dont il se sentait étranger, quand bien même avait-il bafoué les projets insensés d’une famille humiliée par la présence d’un cracmol. Akira, avait fait son choix, exhibant là cette ambition bien trop Serpentarde.

    Alors pourquoi tremblait-il des pieds à la tête ? Là, debout, superbe et majestueux à ce premier rang, dans cette salle du trône où la lagune des sirènes côtoyait les cieux sculptés des plafond, dans cette salle où tous les visages se tournaient parfois vers lui en chuchotant, attendant enfin l’arrivée du Presque Roi et de la Presque Reine. Il n’était pas chez lui, et l’ampleur de la tâche qui l’attendait le terrassa. Il se rendit compte à cet instant, que le pouvoir qu’il avait, dans le microcosme qu’était Poudlard, n’était qu’une goutte d’eau dans le reste du monde et que le reste de sa vie serait dorénavant gouverné par des protocoles opulent et des étalages de magnificences. Il en avait rêvé, mais la réalité le rattrapait à cet instant, depuis déjà de longs jours.

    ***

    On l’avait traité comme quelqu’un de trop, comme si sa simple présence n’était pas convenable, lui arrachant son amant des bras, lui arrachant son fils de son giron, pour les jeter tous deux dans des univers inconnus et il n’avait pu que regarder, simple spectateur surpris, offusqué mais où le moindre mot de travers pouvait le faire courir à sa perte. Akira avait juré que Valérian ne deviendrait jamais le jouet  des grands de ce Monde, qu’il le protégerait corps et âme de ces manipulations et jeux de dupes qui louvoyaient dans les chuchotements et les regards en coin, mais le japonais était dépassé. On l’avait nettoyé, récurer jusque dans des endroits si intimes que seul Anténor les connaissait, comme si il était le plus crasseux des gnomes, on l’avait habillé dans des couleurs qu’il n’aimait pas puis on l’avait laissé là, comme si alors on n’attendait plus rien de lui, dans une solitude désarmante où il n’avait pu faire que jeter des coups d’oeil à Anténor, affichant une perdition effrénée avant que se referme les portes qui les séparaient.

    Il avait silencieusement dit merci à cet oncle d’être venu. D’être resté à ses côtés et d’épouser ses angoisses sans qu’aucun mot, ni aucun regard ne s’échange. Nakaro était pourtant resté malgré son aversion pour ces apparats. Il l’avait traité en égal, attendant de lui un avenir pour ce clan qu’Akira avait fondé. L'Orient et l'Occident s’était retrouvé à une table, au milieu de la ferveur des préparatifs. Ils avaient discuté, Akira se fondant dans un rôle qui lui convenait plus que celui qu’on attendait pourtant de lui dans la Maison du Lac. Le réseau qu’Akira créait peu à peu devait s’étendre et les conseils de son oncle furent bénéfiques, insufflant à l'inexpérience d’Akira une direction nouvelle. Le japonais se montra raisonnable face à Nakaro, chose surprenante, il écouta, profitant de sa sagesse, retenant toutes les leçons, les directions et préceptes qu’il lui inculqua. Une date fut fixée, visite attendue du Chef de l’Occident au clan d’Orient, pour rencontrer celles et ceux qui pourraient encore lui apprendre. Pour sélectionner celles et ceux qui rentreraient à ses côtés, dirigeant et développant cette branche. Le nom de la Maison du Lac serait utile, elle ouvrirait sans doute des portes qui restaient encore fermées.

    ***

    S’endormir avait été compliqué, pourtant, une nuit, dans le lointain silence teinté de cristal du Palais, il s’était réveillé, ressentant dans son âme la détresse d’un être qu’il aimait plus que de raison. Il avait jeté un regard à Anténor, enfin endormi à ses côtés, puis dans une caresse lascive, il avait quitté le lit presque royal, s'enveloppant de satin pour se noyer dans le royaume des ombres.
    Quelques portes plus loin, après avoir traversé une galerie des glaces, où son reflet s’était découpé dans les centaines de miroirs, il l’avait retrouvé. Akira n’expliquait pas vraiment ce fait, mais dès que Valérian était près de lui, sa légilimencie s’accrochait à l’enfant, captant et ressentant la moindre variation de ses émotions primitives et naturelles. Alors penché au-dessus de son petit lit, il lui avait souri, le prenant contre lui, sentant la bouffée d’amour du petit garçon lui éclater le cœur quand il le reconnut, quand il lui tendit les bras, l’innondant d’un bonheur infantile. Valérian dans les bras, Akira était sorti, déambulant dans le calme et le silence de cet immense château, dans les couloirs d’or où même les bougies éclairaient d’une lueur mordorée la pénombre.

    Le Japonais avait enchanté le vent, réchauffant leur corps, portant autour d’eux des notes de musique et dans l’immensité de cette salle de balle aux parquets cirés et aux rideaux de velours, il avait valsé avec son fils. Le rire joyeux de l’enfant s’était mêlé au vent et Akira avait rit à son tour, tournoyant lentement, pied nu sur les lattes, enivré par l'éphémère bonheur qui effaçait le reste. Riant, ils avaient parcouru presque tout l’aile, se glissant dans le jardin d’hiver où la chaleur bienfaitrice les enveloppait. Il avait laissé le bambin se dégourdir les jambes, tenant sa petite main pour l’accompagner quand il n’était pas sûr. Alors doucement il s’était assis au bord d’une fontaine, dont la fière figure de marbre de Viviane projetait de l’eau dans un doux clapotis. Valérian s’était approché, s’accrochant au rebord, fourrant ses mains dans l’eau tiède sous la tendre surveillance de son père. Le reflet du croissant de lune s’était miroité sur l’eau ondulée et connecté à son fils, Akira avait pris le flash de conscience comme si il avait été le sien. Les yeux de Valérian était devenu laiteux, se dessinant dans son esprit alors que ses yeux bleus rendus pâles s'accrochaient à ce morceau sélénite. Akira avait vu un jeune homme, le visage anguleux, aux longs cheveux sombres, aux yeux azur assit sur un trône cristallin, une couronne sur la tête. Dans son dos un tableau d’où une femme était sortit d’un Lac, main levée puis d’un reflet de Lune une autre femme était apparu, ses longs cheveux sombres comme la nuit glissant sur ses épaules. Il avait entrevu le visage d’Anténor, plus âgé, sa main portant une alliance, accrochée à une autre portant l’identique bijoux à son annulaire. Puis tout avait disparu, emporté quand un nuage avait masqué ce reflet de lune. Akira était resté là, légèrement hébété, fixant le visage de son fils qui semblait aussi un peu perdu. Alors il l’avait emporté avec lui, le réchauffant de son étreinte pour le bercer tout le long du chemin. Il s’était endormi contre lui et Akira avait gardé en mémoire cet instant fugace, ces visages précieux, n’en comprenant encore pas tout le sens. Il s’était glissé dans le lit presque royal, Valérian au milieu des corps de ses pères et il s’était endormi, presque qu’en paix.


    ***

    Puis le grand moment était arrivé. La Fête d’Avalon. Les portes de la salle du Trône s'étaient ouvertes, dévoilant le Presque Roi, puis la Presque Reine, aussi majestueux et auguste qu’il était possible de l’être. Anténor était apparu, sous les applaudissements de tous, grandiose et monumental.
    Akira se tenait droit au premier rang, le menton fier, les yeux fixant le visage superbe et impérial d’Anténor. Il n’y avait pas besoin de parler, ni même de legilimancie. Ils étaient perdus, comme deux enfants au milieu d’un palais de glace. Cela aurait dû être amusant mais cela en devenait terrifiant. Ils n’eurent pas le choix, leur famille décidant pour eux, si tant est qu’ils avaient cru un instant être maîtres de leurs destins, la Maison du Lac écrasait ici tout signe de rébellion, toute amorce insidieuse pour ne garder que l’héritage le plus resplendissant qui soit. Tout devait être à nul autre pareil.

    Découvrant la Dame du Lac, Akira la fixa un instant, observant dans ces yeux bleutés, les mêmes que ceux de l’homme qu’il aimait. Lui revint en un instant la vision de Valérian et alors il comprit. Il trembla, serrant les poings mais gardant le sourire. Il croisa le regard d’Anténor alors que les portes du jardin s’ouvrait, alors que déferlait la cour, ne laissant finalement plus que quelques grappes dans la salle du trône. Dans le ciel d’encre se découpa la lune pleine et ronde, les hurlements des loups rugissant dans les bois, masqués par l’Hymne de la grande et impériale Maison du Lac.

    Dim 15 Jan - 14:57
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