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  • Les événements du Bal de Poudlard ne sont pas passés inaperçus. Les sorciers présents ont été témoins d’un drôle d’événement : un étudiant de septième année a chamboulé ce rendez-vous bon enfant en maitrisant sans l’aide de sa baguette le vent. Le vent ! Oubliés par l’histoire et relégués aux contes pour enfants, les sorciers élémentaires refont surface. Ignorant les questions des journalistes, le Ministère reste flou sur l’incident de Poudlard mais la rumeur court désormais : la Magie Élémentaire annonce son grand retour.

    ⊰ printemps 2023

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    [OS] The last piece. E2c3e5402e7924b21f606cc5b70a958f
    The last piece.

    | SAMEDI 5 NOVEMBRE 2022 | BIBLIOTHÈQUE NATIONALE MAGIQUE

    Refermant son blouson de cuir autour de lui, Lawrence marchait d'un pas rapide dans les rues du Londres Magique, de petits nuages de buées se formant devant sa bouche à chacune de ses respirations. Le mois de novembre venait de débuter et pourtant, il amenait déjà avec lui les températures hivernales, signe d'un changement de saison radical. Les vacances d'Automne touchaient à leurs fins, ramenant les quelques élèves qui s'étaient accordés quelque temps loin de Poudlard et le Serpentard espérait plus que tout ne croiser aucun visage familier, du moins pas aujourd'hui.
    Son coeur tambourinant dans sa poitrine sans qu'il ne sache trop pourquoi... Une forme de peur, d’excitation et d'appréhension l'habitait alors qu'il se dirigeait, tête baissée, vers les imposants bâtiments constituant le Vestigia Fabula Magicae.

    Monstres d’architecture s’élevant dans ce côté du monde des Sorciers, ces bâtiments représentaient à eux seuls toute la culture du monde magique tel qu’on le connaît aujourd’hui. Formé du Musée d’Histoire de la Magie, de la Bibliothèque Nationale Magique et de La Fondation Merlin, la VFM se plaçait en référence quasi-mondiale.

    Grimpant quatre à quatre les marches menant à l’entrée des édifices, Lawrence releva le regard et hésita un instant. Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait bien pouvoir trouver, mais il ressentait un stress grandissant, comme si les découvertes qu’il pourrait faire allaient changer l’entièreté de sa vie. Mais non, c’était ridicule. Il n’était même sûr de pouvoir trouver ce qu’il cherchait, de toute façon. Secouant la tête, le fils Evans avala les quelques marches restantes et pénétra dans le hall d’entrée des bâtiments.

    Bibliothèque Nationale Magique

    Prenant la direction de l’aile gauche, Lawrence s'engouffra à travers une petite ouverture donnant sur un escalier en spirale semblant descendre dans les profondeurs souterraines de Londres. Plus il descendait, plus la luminosité faiblissait. On n'entendait désormais plus que l'écho de ses pas sur les dalles de pierre tandis qu'il descendait encore, tournant, tournant, tournant.
    Finalement, il finit par arriver en bas de l'escalier, lequel avait débouché sur la pièce la plus impressionnante que Lawrence ait jamais vue de sa vie.

    Une hauteur sous plafond interminable, des rayonnages à perte de vue, le Serpentard resta paralysé par l'ampleur du lieu. La bibliothèque devait s'étendre sur des kilomètres, sans exagérer. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Passant une main dans ses cheveux en soupirant, Lawrence était à deux doigts de faire demi-tour lorsque la raison de sa présence ici lui revint en mémoire. @Logan Evans. Son petit frère s'interrogeait sur certains aspects de leur "particularité" et certaines de ses questions avaient titillées la curiosité de Lawrence. Pourquoi arrivaient-ils à envoûter certaines personnes et pas d'autres ? Pourquoi certains ressentaient une simple admiration alors que d'autres étaient épris d'un amour complètement fou et ravageur ? Y avait-il une limite à ce don, à ce pouvoir ? Tant de questions qui se bousculaient dans la tête des frères Evans sans qu'aucune réponse ne leur soit fournie.

    A l'époque, Lawrence avait bien cherché à questionner son père, au moment où il commençait à avoir certains doutes, ayant déjà eu vent plusieurs fois des rumeurs, s'étant rendu compte qu'effectivement certaines filles répondaient un peu trop facilement au moindre de ses désirs, mais le patriarche de la famille Evans avait immédiatement clôturé le sujet en démentant tout de A à Z. Pourtant, Lawrence avait toujours gardé cette possibilité dans un coin de sa tête ; et si c'était vrai ? C'est à ce moment-là, au début de sa cinquième année, qu'il avait commencé à faire de petites recherches. Et ce qu'il avait découvert lui avait fait l'effet d'une douche froide. Tout ce qu'il lisait sur les vélanes, sur leurs pouvoirs, sur leurs dons, c'était exactement ce qu'il vivait au quotidien. S'en était alors suivi des heures et des heures de lecture à la bibliothèque de Poudlard, regroupant les informations, notant lui-même ce qu'il se produisait autour de lui à certains moments, comparant les données... Le doute n'était plus permis. Lawrence possédait bel et bien du sang de vélane dans les veines. Et si tel était le cas, cela voulait dire que ce sang venait soit de son père, soit de sa mère... Il n'avait pas fallu longtemps au Serpentard pour savoir lequel des deux était le porteur du gène. Il était également évident que Liam, Logan et Lizbeth avaient également hérité de cette particularité. Etaient-ils au courant ? Lawrence n'avait jamais eu le courage de le leur demander. Ce fut Logan qui aborda le sujet en premier, un jour.

    Aujourd'hui, presque deux ans après, Lawrence et Logan étaient complètement conscient d'être ce qui était communément appelé des demi-vélanes. Lawrence avait travaillé son don, le maniant à sa guise, le modelant à son image. Grâce à ses lectures, il avait appris à l'utiliser, à le déclencher, à s'en servir. Il était bien sûr loin d'être un expert et de le contrôler complètement, mais l'avancée était tout de même notable ; si, à l'époque, il n'arrivait à faire plier que certaines filles dans certaines conditions, il pouvait aujourd'hui envoûter presque n'importe qui, homme ou femme, n'importe quand. Il avait malgré tout pris le parti de nier également les faits lorsque quelqu'un le questionnait sur cette rumeur propre à la famille Evans ; l'enjeu était bien trop important. Seule une poignée de personne était véritablement au courant : @Akira Sano bien sûr. Même si Lawrence avait voulu, il était impossible de lui cacher quoi que ce soit. @Damian Nevrakis qui, malheureusement, était devenu le mannequin d'entrainement préféré de Lawrence - et c'était d'ailleurs largement grâce à lui que Lawrence avait aussi vite évolué. Et @Aleksandr Farkas. Lawrence avait fait un écart à sa promesse et le lui avait avoué l'année précédente. Le jeune Hongrois semblait s'y intéresser tout particulièrement et Lawrence s'était surpris à se confier à lui avec une agréable aisance ; et ça faisait un bien fou. Il faisait confiance à Aleksandr, car ne savait que trop bien ce que cela faisait que de faire partie d'une famille dont les rumeurs dépassent parfois la réalité. C'était un Farkas, certes, mais Lawrence voulait lui donner sa chance, et il était persuadé d'avoir fait le bon choix.

    Une petite pancarte attira l'attention du Serpentard, juste à côté de l'escalier où il se trouvait.

    "Boursouf obligatoire"

    Se décidant finalement à rester, Lawrence choisit un petit Boursouf lumineux, la créature commençant à virevolter joyeusement autour de lui.

    - Comment on fait quand on recherche quelque chose en particuliers ? questionna Lawrence à l'attention de la boule de poil fluorescente.

    Sautillant dans les airs, visiblement ravis de pouvoir apporter son aide, le Boursouf s'envola quelques mètres plus loin, invitant Lawrence à le suivre. Ce dernier arriva à hauteur de son compagnon de route et fut presque soulagé de voir qu'un registre était à disposition des visiteurs. Au moins, il n'allait pas devenir fou à devoir chercher dans tous les rayons jusqu'à ce que mort s'en suive.
    Tournant précautionneusement les pages, il passa en revue toutes les catégories, mais même là, il n'était pas complètement certain de l'endroit où chercher. Créatures magiques ? Pouvoirs ? Dons ? Bon. Il décida de commencer par le plus improbable ; les dons. Son doigt sur la première ligne descendit à la verticale tandis qu'il faisait aller ses yeux sur tous les ouvrages répertorié à la lumière du Boursouf. Non, rien dans les dons. Sautant à la section des pouvoirs élémentaires et non-élémentaires, il en fit de même, passant plus d'une heure et demie à lire tous les titres qui composaient cette tranche, mais là, rien non plus.

    - Fais chier..., murmura-t-il pour lui-même plus qu'autre chose.

    Il avait secrètement espéré trouver quelque chose dans cette catégorie en particuliers afin de ne pas regarder la réalité en face ; être considéré comme des créatures. Repartant au début du registre, il tourna les pages jusqu'à arriver à la dernière section et fut dégoûté de voir qu'effectivement, les ouvrages sur les vélanes se trouvaient ici. Secouant négativement la tête en soupirant, il commença à noter les titres des ouvrages qui attirèrent son attention, ainsi que les références des sections où les trouver.

    Son bout de parchemin en poche, il se mit en route, la petite boule lumineuse le guidant à travers les allées et l'emmenant aux endroits qu'il lui indiquait. Heureusement pour lui, les manuscrits en question étaient plus ou moins dans le même secteur et il n'eut pas spécialement besoin de parcourir des kilomètres pour trouver ce qu'il était venu chercher.
    Le Serpentard s'installa sur une longue table en bois massif, posant les ouvrages les uns sur les autres au fur et à mesure qu'il allait les chercher. Autant tous les avoir à portée de main.
    La matinée était déjà largement bien entamée maintenant et Lawrence se mit de suite au travail, sortant quelques parchemins, sa plume et son encre afin de pouvoir noter les choses intéressantes.

    Beaucoup d'informations étaient similaires à ce qu'il avait déjà lu dans les ouvrages de la bibliothèque de Poudlard, mais il s'appliqua tout de même à tout noter, ne serait-ce que pour pouvoir donner le maximum d'informations à son frère.


    La Vélane (Veela) est une créature à l'apparence humaine capable d'attirer tous et toutes via un puissant sortilège. Elle prend l'apparence d'une femme à la beauté enivrante, presque surnaturelle mais lorsqu'elle s'énerve, elle devient hideuse et ressemble à une harpie.... possède un charme incomparable... Lorsqu'elles chantent, elles envoûtent presque tous les hommes qui les écoutent...

    Lawrence se demanda un instant quel membre de sa famille avait bien pu copuler avec une telle créature. Son grand-père ? Arrière grand-père ? Il avait du être sacrément doué pour pouvoir s'attirer l'amour d'une vélane - du moins, suffisamment pour qu'elle lui fasse une descendance.
    En marge de ses notes, Lawrence souligne et griffonna des annotations ; le charme et l'envoutement par la voix semblaient être des caractéristiques persistantes.


    peau scintille comme un clair de lune... Des yeux d'un bleu profond... cheveux d'or blanc, blonds, argentés... utilisés dans la composition des baguettes...

    Le Serpentard s'arrêta soudainement d'écrire. Mais... maintenant qu'il y repensait, il se rendit compte que sa baguette était composée d'un cheveu de vélane. Etait-ce une coïncidence ? Après tout, si c'est la baguette qui choisit son sorcier... Il posa son regard sur sa fidèle compagne depuis sept ans, comme si la baguette magique allait soudainement se mettre à parler. Non, ce n'était probablement pas une coïncidence. Il faudrait qu'il pense à demander à Logan quelle était la composition de sa baguette.
    Il nota une annotation supplémentaire ; les yeux bleus, qui étaient communs à tous les enfants Evans ainsi qu'au patriarche.
    Lawrence toussota et reprit ses recherches.


    classification inconnue... Jette des poignées de flammes... Danse de façon sensuelle....

    Lawrence rigola doucement en s'imaginant jeter des poignées de flammes à la tête des gens. Ça ne ferait pas de mal à certains mais malheureusement, beaucoup de choses n'étaient visiblement pas héréditaires d'une vélane à un humain. En revanche, il s'était déjà rendu compte à plusieurs reprises, notamment lors des bals et des soirées à Poudlard, que la danse faisait bel et bien partie des attributs dont il disposait pour activer son don. C'était intéressant d'en avoir la confirmation et il rajoute ce détail en marge de son parchemin.
    Lorsqu'il passa au 17ème livre, Lawrence tomba enfin sur des informations nouvelles et dont il ignorait tout. Se penchant soudainement, il appuya sa prise sur sa plume, notant frénétiquement le moindre détail.


    La Vélane descendrait de nombreuses sources décrivant un esprit légendaire de la nature venant d'Europe de l'Est :
    Les "Vily" sont des fées slovaques qui peuvent prendre la forme d'oiseaux.
    Les "Vilas", telles qu'elles apparaissent dans les légendes serbes, sont des "nymphes alpines, jeunes et belles, vêtues de blanc, avec de longs cheveux flottants. Il est dit que leur voix ressemble à celle d'un pivert. D'après la croyance populaire, elles décochent des flèches mortelles aux hommes, et parfois elles enlèvent les enfants..." (The Fairy Mythology par Thomas Keightley, 1878)
    Le livre A Field Guide to the Little People décrit les "Vily" ("Vila" au singulier) de façon très détaillée. Ce sont des gardiennes de la nature qui prennent soin des arbres, des cours d'eaux et des fleurs qui sont sur leur territoire. Elles sont extrêmement jalouses des belles femmes. Leurs humeurs sont aussi variables que le temps et elles peuvent à la fois provoquer ou soigner les maladies. Un humain essayant de goudronner leur territoire peut être tué par une flèche ou mourir soudainement d'une crise cardiaque, d'un lumbago, ou être emporté par une avalanche. Les Vily ont le teint clair et des cheveux bruns ou roux et bouclés qui tombent à leurs pieds. Elles portent des vêtements blanc chatoyant ou des couvertures faites de feuilles vertes. Fait intéressant, les personnes nées un mardi ou un samedi peuvent voir plus facilement les Vily.

    Les vélanes seraient donc des descendantes des Vily ? Si les Vily étaient des êtres jalouses de la beauté de certaines femmes, cela expliquerait pourquoi la vélane est elle-même une créature d'une beauté renversante... Reste à savoir comment la Vily est devenue vélane.
    En même temps qu'il recopiait certains passages, l'esprit de Lawrence divagua légèrement. Des esprits légendaires d'Europe de l'Est hein... S'il ne se trompait pas, @Aleksandr Farkas était originaire de cette partie du globe. Pas étonnant qu'il ait montré un intérêt tout particulier pour la particularité des frères Evans ! Le Hongrois avait du être bercé par les mythes et légendes de son pays, comment lui en vouloir de s'intéresser à un sujet qui venait de chez lui... Lawrence décida qu'il lui ferait également part de ses trouvailles. Cela lui ferait certainement plaisir.

    Complètement absorbé par sa lecture, le Serpentard avait perdu toute notion du temps et ne s'intéressa même pas à son estomac qui grondait fortement depuis plusieurs longues minutes. Il parcourait les pages, soulevant parfois de petits nuages de poussières, déchiffrant des écritures anciennes, traduisant des langues mortes, lorsque son coeur fit un énorme bond dans sa poitrine.

    LES DEMI-VÉLANES

    Enfin. Il y était. Les yeux écarquillés, il attrapa l'ouvrage à deux mains et, la respiration courte, commença à parcourir l'encre écaillée.


    On sait également que les vélanes sont interfécondes avec les êtres humains...

    Lawrence déglutit machinalement, se passant une main sur le menton, les sourcils froncés par la concentration.


    Attirants... sulfureux... difficile de détourner les yeux... Hommes et femmes... fascinants...

    Le coeur de Lawrence s'emballait au fur et à mesure que sa plume volait sur son troisième rouleau de parchemin et que ses yeux traduisait des passages qui lui firent hérisser les cheveux sur la nuque. Il avait l'impression de lire sa propre description, et ça avait quelque chose d'assez effrayant.
    Sa bouche était sèche, tant par l'appréhension que par le fait qu'il n'avait absolument rien bu ni manger de la journée, mais il s'en moquait complètement.
    Au bout de longues et interminables minutes, il arriva à la fin de l'ouvrage et à la fin de tous les ouvrages qu'il avait sortit des rayonnages. Il entamait le dernier paragraphes et était absolument déçu de n'avoir pas eu d'autres éléments, lorsqu'une petite astérisque attira son attention. Tout en bas la dernière page, une petite note renvoyait vers un autre ouvrage.


    1. l'auteur Bulgare Konstantin Gavrilov Velikov fut le premier et seul a écrire un ouvrage complet sur son statut de fils de vélane. "Veela", 1345 ap. J.C

    S'extirpant de sa chaise en quatrième vitesse, son boursouf sur les talons, Lawrence courut jusqu'au registre de l'entrée dont il tourna rapidement les pages, les mains tremblantes. Il sentait qu'enfin, il allait pouvoir avoir les réponses à ses questions. Qu'il allait savoir ce qu'il était vraiment, jusqu'où il pouvait aller, quelle était la limite... Lorsqu'enfin son regard se posa sur le titre du manuscrit convoité, il laissa glisser ses yeux jusqu'à l'identification de la section correspondante... Réserve ? Comment ça, "réserve" ?

    Frappant avec colère sur l'énorme registre, le Serpentard regarda autour de lui, dans l'espoir de trouver quelque chose qui l'aiderait.

    - Comment on accède à la réserve ? demanda séchement Lawrence au petit Boursouf qui tournoyait encore autour de lui.

    Ce dernier continua de faire du sur-place pendant quelques secondes, comme s'il hésitait à répondre au vu du ton employé, puis finit par doucement venir se poser sur un autre écriteau que Lawrence n'avait pas vu au départ.

    "Accès à la réserve autorisé sur Décret Ministériel UNIQUEMENT.
    Merci de présenter votre autorisation à l'accueil du Vestigia Fabula Magicae."

    Fermant les yeux en sentant la rage l'envahir doucement, le fils Evans prit une grande inspiration. Non, il ne pouvait pas abandonner maintenant. Pas si près du but. Hors de question. Ni une ni deux, il se précipita à l'entrée de la bibliothèque et remonta les escaliers tournoyants en un rien de temps pour se retrouver dans le Hall des édifices magiques. Une teinte orangée embaumait les lieux, signe que le soleil était presque couché, annonçant l'heure tardive qu'il devait être. Il aurait pu revenir le lendemain, mais l'excitation, l'appréhension et la peur guidèrent ses pas jusqu'à l'immense comptoir où siégeait une jeune sorcière probablement en charge de l'accueil. Hésitant un instant, Lawrence s'appuya sur le rebord du comptoir et se racla la gorge pour signaler sa présence.

    - Bonsoir, euhm... J'aurai besoin d'accéder à la réserve de la Bibliothèque, s'il vous plaît, tenta-t-il sans grande conviction.

    - Bien sûr. Avez-vous votre autorisation, monsieur ?

    Évidement. Le Serpentard esquissa un sourire nerveux et fit craquer ses doigts. Il lui fallait ce livre. Absolument. Et il n'avait pas le temps d'aller faire des démarches interminables auprès du Ministère pour avoir un Décret qu'il n'était même pas sûr d'obtenir. Alors, relevant un peu le visage, il plongea son regard dans les yeux noisettes de la secrétaire et afficha son sourire le plus charmeur, dévoilant une rangée de dents blanches impeccablement alignées.

    - Non, je ne l'ai pas. Mais...

    Captant toujours le regard de la jeune sorcière, il constata que cette dernière affichait une expression confuse, ses yeux clignant à un rythme plus rapide, sa bouche à moitié ouverte. Lawence tendit le bras et attrapa l'une de ses mèches de cheveux du bout des doigts, avant de venir subtilement toucher l'arrête de son menton.

    - Je suis sûre que vous pouvez m'aider quand même... n'est-ce pas ?

    C'était toujours tellement plus facile avec le sexe opposé. Après tout, c'est comme ça qu'il avait commencé... Les joues et les oreilles complètement rouge, la jeune femme balbutia des paroles incompréhensibles en gloussant à moitié, avant de sortir une clef d'une petit coffre fort, qu'elle tendit à Lawrence en le dévorant des yeux, se mordant inconsciemment la lèvre inférieur.

    - Merci... Je savais que je pouvais compter sur vous..., susurra-t-il en se rapprochant, son visage à quelques millimètres seulement de la secrétaire.

    Cette dernière sembla sur le point de s'évanouir, la respiration bloquée, et Lawrence finit par reculer une fois qu'il fit certain que son odeur avait bien imprégné l'esprit de sa cible. La jeune femme se laissa tomber dans son fauteuil, l'air presque zombifiée, et Lawrence en profita pour revenir sur ses pas et sauta plus qu'il ne descendit les marches menant à la bibliothèque. Une fois en bas, il chercha le petit boursouf qui était toujours installé sur la deuxième pancarte et claqua dans ses mains, faisant sursauter la petite créature.

    - Allez, réserve ! Vite, vite !

    Il ne devait pas avoir beaucoup de temps. Il arrivait à tenir un envoûtement quelques temps, lorsqu'il était en forme et dans certaines conditions mais là... Il commençait à être énervé, fatigué et sans contact visuel il n'avait absolument aucune idée de la portée de son pouvoir. Même si les femmes étaient largement plus réceptives que les hommes, il ne pouvait dire avec certitude combien de temps il avait devant lui ; il espérait avoir au moins 30 minutes.

    Courant à toute allure derrière la boule de poil luminescente, il lui fallut plus de 15 minutes avant de finalement bifurquer subitement. Le souffle court, il arriva enfin devant une large grille derrière laquelle s'étendait quelques rayonnages. Sortant la clef de sa poche, il fut soulager d'entendre le cliquetis caractéristique et fit pivoter la porte en fer sur ses gonds dans un crissement qui indiquait à quel point elle ne devait pas être ouverte souvent.

    S'engouffrant rapidement par l'ouverture, Lawrence se jeta dans les rayons et parcourut les tranches, les mains moites. Certes, ce qu'il venait de faire n'était pas très... éthique. Mais c'était pour le bien de tous, non ? Il ne lui avait pas fait de mal, à cette femme. Il avait juste un peu accélérer les choses, c'est tout. Rien de dramatique, même s'il était parfaitement conscient de pouvoir avoir de graves ennuis. Non... non. Tout irait bien. Il maîtrisait la situation.
    Le petit boursouf se mit soudainement à sautiller de manière frénétique et Lawrence courut vers lui, le coeur au bord des lèvres. Oui... il était là. Le Serpentard attrapa l'ouvrage et l'ouvrit sans plus attendre.

    [OS] The last piece. Veela10

    L'écriture était à moitié effacée et la langue ancienne, mais Lawrence pouvait la traduire grossièrement.
    Plus ses yeux parcouraient les lignes manuscrites, plus son estomac se rétractaient. Jusqu'à un paragraphe qui lui donna une nausée soudaine, provoquant une sueur chaude dans son dos.


    Non content d’attirer le monde à nous, nous possédons un unique don : celui d’hypnotiser qui nous voulons... Pour cela, un regard au fond des yeux, une voix douce, un peu de volonté et n'importe quelle demande peut être exécutée. L'hypnotisé ressent alors un plaisir non feint et veut à tout prix exécuter nos désirs et demandes les plus folles. Nous devenons sa priorité. Pour acquérir ce "don" il faut beaucoup de travail et de concentration car à la moindre défaillance de l'esprit, l'enchantement peut se rompre. Au départ l'hypnose ne dure quelques secondes, puis à force d'entraînement, elle peut s'étendre sur quelques minutes, voir quelques heures pour les demi-vélane plus âgés ayant eut une vie entière pour l'acquérir. Chacun ressent l’hypnose différemment, plus la volonté est forte et plus il est facile d’y résister. Ceux capables de détermination ne ressentiront qu’une légère attirance et pourront se défaire du lien aisément, tandis que d’autres seront sous un contrôle total.

    Fébrile, Lawrence savait qu'il se rapprochait de plus en plus de LA question la plus cruciale, celle qui l'obsédait depuis plusieurs heures maintenant... Et dont la réponse lui apparut, là. Sous ses yeux.


    Il n’existe que de rares personnes complètement immunisées contre ce don ; celles qui sont capables d’un amour sincère envers le demi-vélane.

    Lawrence se rendit compte qu'il ne respirait plus et prit une grande inspiration, tentant de comprendre ce qu'il venait de lire. Un amour sincère ? Donc s'il tentait d'envoûter quelqu'un et que ça ne fonctionnait pas, cela voulait dire que... Le petit boursouf s'agita soudainement, tirant Lawrence de ses réflexions. Sa couleur s'intensifia, devenant jaune vive, pour revenir à un jaune pâle, comme s'il clignotait. Clignant plusieurs fois des yeux, Lawrence le suivit du regard tandis qu'il se dirigeait vers la sortie, et le Serpentard comprit. Repositionnant le livre à sa place, il courut à la suite du Boursouf, refermant la grille à clef et courut le sprint de sa vie pour revenir à l'entrée de la bibliothèque.

    Une goutte de sueur perla sur son front, mélange de sa course et de son stress, lorsqu'il arriva de nouveau en bas de l'escalier. Jetant un regard sur le côté, le souffle saccadé, il fit un léger signe de tête comme pour remercier la petite créature magique de son aide. C'était la deuxième fois de sa vie qu'un animal quelconque lui venait en aide, et il se remémora brièvement les passages de ses lectures mentionnant les "esprits gardiens de la nature". Cela avait-il un lien ? Il aurait tout l'occasion d'y réfléchir plus tard. Revenant dans le hall des bâtiments magiques, il se dirigea vers le comptoir du standard, où la jeune sorcière semblait en panique, parlant dans ce qui ressemblait à une boule de cristal.

    - Non, non, je... je ne sais pas, je ne me souviens plus, il est venu me demander l'accès et-

    Lorsqu'elle releva la tête, son teint blêmit à la vue de Lawrence et celui-ci sauta presque par dessus la borne d'accueil pour l'agripper par sa chemise et la tirer vers lui avec force, la forçant ainsi à plonger son regard dans le sien.

    - N'ayez pas peur... Vous n'avez rien à craindre... Vous n'avez rien fait de mal..., prononça-t-il d'une voix doucereuse.

    La jeune femme s’humidifia les lèvres et déglutit à plusieurs reprises, ses pupilles se dilatant de secondes en secondes.

    - Oui... je n'ai rien fait de mal...

    - Vous pouvez leur dire que tout va bien... Tenez, je vous rends la clef, continua-t-il en se rapprochant encore plus.

    Son nez frôla celui de la standardiste qui sembla au bord de la crise cardiaque. Lawrence finit par la relâcher doucement, déposant délicatement la clef sur le comptoir et faisant quelques pas en arrière. La sorcière annonça la fausse alerte dans sa boule lumineuse et rangea dans le petit coffre-fort, comme si de rien n'était, tandis que Lawrence disparaissait des monuments magiques dans la nuit désormais bien installée dans les rue de Londres.

    [OS] The last piece. Uyc4
    Mar 29 Nov - 13:46
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